Les colzas, en floraison, peuvent être sujet à certaines maladies. La stratégie est à adapter suivant les cas.
L’avance prise par les colzas en sortie d’hiver est moins marquée aujourd’hui, freinée par des températures qui tardent à remonter, et les dernières gelées matinales ne sont pas si lointaines. Sur le secteur Bretagne, les stades de colza vont de F1 à F2, les colzas ont une petite semaine d’écart avec leurs voisins ligériens. Le stade G1 devrait être généralisé fin de semaine prochaine début de semaine suivante sur le secteur Bretagne (cumul de 100°C base 0 entre stade F1 et stade G1).
Il est important de bien reconnaitre le stade G1 et de caractériser l’hétérogénéité des stades dans la parcelle pour construire la stratégie de lutte contre le sclérotinia. L’année est relativement humide donc le risque peut être marqué. Attention à bien nettoyer le pulvérisateur entre les différents traitements sur céréales et colza afin d’éviter les problèmes de phytotoxicité : l’application de produits à base de sulfonylurée sera fatale pour le rendement de la culture. Le stade floraison est très sensible dans le cycle de la plante.
Par ailleurs, après une sortie d’hiver relativement douce et humide, certaines maladies de fin de cycle sont déjà visibles telles que cylindrosporiose et mycospharealla qui ont été signalés en plus ou moins forte intensité dans les parcelles. Le traitement sclérotinia sera efficace pour stopper l’évolution de ces maladies selon la matière active choisie (une grande majorité des produits de référence sur sclérotinia ont une efficacité sur cylindrosporiose et autres maladies de fin de cycle). Il faudra être vigilant et surveiller ces maladies de fin de cycle dans le temps pour éviter une montée des symptômes sur siliques.
Vigilance en présence de mycosphaerella
Il faut en tenir compte pour le choix du produit appliqué à G1 : le prothioconazole est la matière active la plus efficace, suivi du metconazole et du tébuconazole d’efficacité similaire. Dans ces situations, attention à ne pas trop diminuer la dose de triazole à l’hectare afin de contrôler les 2 maladies. Les spécialités Priorixtra, Pictor Pro, Filan SC et Acapela Soft Control sont insuffisantes sur mycosphaerella. En fonction des conditions climatiques suivant le traitement G1 et de l’évolution du mycosphaerella, une 2e protection pourrait être nécessaire : il convient de rester vigilant pour préserver le potentiel de la culture en évitant la montée de la maladie sur les siliques.
Des ravageurs discrets
Le risque charançons de la tige et méligèthes est écarté dans une grande majorité des parcelles. Cette année, le vol de charançon de la tige a été discret (conditions climatiques peu favorables, des températures qui montaient difficilement au-dessus des 12°C sauf journées exceptionnelles). Malgré l’hétérogénéité des stades et une reprise de végétation atypique, on « évite » 2 ravageurs de reprise de végétation. Les colzas les plus en difficulté reprennent vigueur et changent de physionomie.
Reconnaître le stage G1 du colza
Le stade appelé G1 est atteint quand les dix premières siliques du colza mesurent moins de 10 cm, sur 50 % des plants de la parcelle. Il y a cette année des disparités intra-parcellaires, car la reprise de végétation atypique, avec des plants qui ont réagi différemment, ont des stades hétérogènes.
Floraison prédit rendement
Les bonnes conditions de la floraison laisse augurer un bon remplissage des siliques. « Une floraison longue du plant de colza laisse à penser qu’un grand nombre de ramifications sont présentes. Plutôt qu’une durée de présence de chaque fleur, c’est l’apparition échelonnée de fleurs qui donne l’impression de floraison longue. Nous aurons sans doutes une période de colza avec des fleurs longue cette année, de par les stades différents au sein même de la parcelle. C’est un stade clé : à la floraison se met en place les siliques viables. Le rayonnement solaire et les températures douces sont favorables à ce stade », explique Nina Rabourdin, ingénieure à Terres Inovia, qui rappelle que « les recommandations pour une application de produit phytosanitaire se fera de préférence le soir, 3 h après l’heure de couché du soleil. Ainsi, les matières actives ont le temps de se dégrader pour ne pas atteindre les insectes polinisateurs ». Les conditions d’application sont disponibles sur le site de Terres Inovia, dans l’onglet « colza », pour des bonnes pratiques en dehors des activités des abeilles.
Source Terres Inovia