Cellules somatiques, analyser ses pratiques en élevage caprin

caprin-chevre-qualite-lait-nouvel-outil-pratique-risque-troupeau-lactation-longue - Illustration Cellules somatiques, analyser ses pratiques en élevage caprin

Pénalités, taux cellulaires élevés… La filière caprine bretonne propose un nouvel outil pour inciter les éleveurs à réfléchir sur leurs pratiques à risque. Témoignage de Denis Renoux, agriculteur à Ossé (35).

Depuis deux ans, Denis Renoux, en charge de l’atelier caprin au Gaec de l’Yaigne à Ossé (35), a opté pour des lactations longues. « Cette stratégie a dégradé le niveau cellulaire de mon troupeau. Mais d’un point de vue organisation de travail et économiquement, le système me convient. Je souhaiterais donc améliorer cette situation cellulaire mais en conservant les lactations longues. Pour le moment, je ne vois aucune piste d’amélioration à explorer », explique-t-il. Les résultats atteignent, sur les 12 derniers mois, une moyenne pondérée de 2 070 000 cellules somatiques/ml, avec des variations de 1 500 000 au plus bas à 3 300 000 à la période des saillies. Les pénalités se déclenchant à 1 250 000 cellules/ml, elles entraînent une perte financière de 4 350 € sur cette période. « Mais c’est un compromis face à l’opportunité de livrer du lait toute l’année, en quantité constante tous les mois ce qui me permet d’étaler le temps de travail », décrit l’éleveur.

Cellules en hausse en l’absence de tarissement

Avec ses 220 animaux de race dominante Saanen et une productivité de 900 litres/chèvre/an, la référence laitière n’est pas atteinte. Aussi, les chèvres restent plus longtemps dans le troupeau qu’il ne le faudrait. L’âge moyen du troupeau est de 4,7 ans. « C’est une bonne donnée, mais ce choix ne me permet pas de réformer les chèvres à fort taux cellulaire. C’est une pratique à risque ». Et à chaque mise-bas, sans traitement, en l’absence de tarissement, ces animaux infectés redémarrent à un seuil toujours plus haut. Les mammites cliniques sont rares, par contre les subcliniques sont présentes avec quelques quartiers qui se tarissent soudainement. « En chèvre, il y a beaucoup de facteurs que l’on n’explique pas. Un animal peut présenter des résultats individuels très élevés durant quelques mois et revenir à une situation saine, sans changement ni traitement. »

Un nouvel outil à disposition des éleveurs caprins

A la demande des professionnels et des éleveurs, les conseillers spécialisés caprins d’Eilyps, du GDS Bretagne et de la Chambre d’Agriculture d’Ille-et-Vilaine ont mis en place une « boîte à outils » de prévention des cellules somatiques, intégrant les nouvelles références parues. Ce nouvel outil sera mis à disposition des éleveurs caprins et approfondi lors d’une journée de formation, proposée les 21, 23 ou 24 janvier 2014. Il permet de faire un état des lieux le plus exhaustif possible et de planifier un plan d’action personnalisé à l’issu de la formation. Pour toute information et inscription, s’adresser à votre technicien laiterie ou Anaëlle Verney à la Chambre agriculture 35 (anaelle.verney@ille-et-vilaine.chambagri.fr).

Analyser ses pratiques de traite

Du côté de la salle de traite, il vérifie le vide au manomètre avant chaque traite. « Je fais appel au service Optitraite® tous les ans et je change les manchons un mois avant », calcule l’éleveur. En l’absence de décrochage automatique, il pense ne pas faire de surtraite mais « il faudrait que quelqu’un assiste à la traite pour analyser mes pratiques. » S’il a déjà essayé le trempage, il ne se sent pas prêt à recommencer. « La traite dure 1 h 15, l’astreinte est déjà assez forte ». De nouveaux repères de réglage de vide, de pulsation et d’air résiduel sont disponibles depuis peu.  « Les gestes préventifs autour de la traite et du réglage du matériel de traite constituent les grands enjeux pour résoudre les niveaux cellulaires », annonce Anaëlle Verney, conseiller caprin à la Chambre agriculture d’Ille-et-Vilaine. Carole David


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