L’unité de sélection Semex a travaillé sur une gamme de taureaux moins sensibles aux maladies. En sélectionnant des lignées dont le système immunitaire est plus fort.
Les éleveurs sont les premiers à l’avoir remarqué. Certaines vaches ou familles de vaches, élevées dans les mêmes conditions que leurs congénères, sont moins sujettes aux maladies. Cette observation pratique trouverait ses fondements dans le système immunitaire qui est étroitement contrôlé par la génétique. Chez Semex, les généticiens ont cherché à sélectionner ces lignées qui présentent « un système immunitaire plus adapté et plus fort pour lutter contre la maladie », explique Bernard Martens, Semex France. En décembre 2012, les premiers « taureaux Immunité + » sont sortis au catalogue.
Héritabilité d’environ 25 %
Tout a commencé en 1980, lorsqu’une jeune étudiante en science animale à l’Université de Guelph, nommée Bonnie Mallard, fut inspirée par la possibilité de réguler génétiquement la résistance aux maladies. « Au fil des années, plusieurs milliers d’animaux ont été testés pour leur réponse immunitaire », poursuit Bernard Martens. Et de souligner, qu’en parallèle, « des recherches indépendantes ont montré comment les vaches à haute réponse immunitaire résistent mieux à un certain nombre de maladies comme la mammite ».
Les travaux de recherche ont mis en évidence une héritabilité d’environ 25 % de la réponse immunitaire. « Cela signifie que 25 % des différences entre les animaux pour le système immunitaire peuvent s’expliquer par leur génétique. Ceci est proche de l’héritabilité des caractères de production et de conformation, lesquels ont été sélectionnés de manière efficace. De plus, il s’agit d’une héritabilité beaucoup plus grande que celle d’autres caractères tels que la vie productive, la fertilité des filles ou les caractères de l’incidence de la maladie ».
Une voie pour améliorer la santé
Dans un élevage de Floride, des tests avec des antigènes ont montré que les animaux avec haute réponse immunitaire avaient 27 % de cas de mammite en moins, 17 % de cas de métrite en moins et 32 % de cas de rétention du placenta en moins, et ce, par rapport à la moyenne des vaches du troupeau. « Compte tenu de la faible héritabilité de la plupart des caractères relatifs à la santé utilisés jusqu’à présent, il était difficile pour les producteurs laitiers d’améliorer la santé animale », fait observer le responsable français de l’unité de sélection.
« De plus, le fait que ce type d’héritabilité soit faible limite les gains réalisables. La technologie de haute réponse immunitaire et l’utilisation des taureaux Semex Immunité+ peuvent aider à changer cette situation », argumente encore Bernard Martens, avant de mentionner que les filles de ces taureaux devraient avoir 4 à 8 % de maladies en moins ; y compris pour la métrite, la mammite, la cétose et la rétention placentaire. Les premières indications montrent également une réponse favorable à la paratuberculose.