Il est actuellement admis que la mise en place du post-trempage dans un liquide antiseptique réduit l’incidence des nouvelles infections intramammaires d’au moins 50 %.
Le post-trempage vise à détruire les germes qui profiteraient de l’ouverture du sphincter pendant la traite pour coloniser les quartiers. D’où l’action bactéricide de ces produits qui cherchent à limiter la survenue de nouvelles infections en empêchant la pénétration des bactéries le temps que le sphincter du trayon se referme. À noter que certains produits de trempage revendiquent aussi une activité virucide pour lutter contre les affections de la peau du trayon.
Un objectif secondaire est d’améliorer la qualité et la résistance de la peau du trayon par l’adjonction d’agents émollients, adoucissants, hydratants ou surgraissants. Ils vont préserver ou rétablir l’hydratation et l’élasticité de la peau. L’amélioration de la qualité de la peau du trayon limite les phénomènes douloureux engendrés par l’installation de traite. Par leur action cicatrisante, ces agents vont également limiter la présence de réservoir secondaire. Des études ont démontré que la peau d’un trayon crevassée expérimentalement était plus propice à la colonisation par Staphylococcus aureus qu’une peau intacte.
Une efficacité variable
« Le trempage des trayons, à lui seul, ne réduit de façon substantielle le niveau d’infection d’un troupeau qu’après de longs mois de pratique. En effet, s’il peut prévenir la majorité des nouvelles infections intramammaires, il a peu d’efficacité pour réduire la persistance des infections déjà en place », explique Emmanuel Bernard, docteur vétérinaire.
Reste que le trempage, selon l’antiseptique utilisé, a une efficacité variable selon les espèces bactériennes présentes sur le trayon. Des essais ont par exemple démontré que le nombre d’infections causées par Streptococcus agalactiae et Staphylococcus aureus était réduit par la mise en place du trempage alors que cette technique n’avait que peu ou pas d’effet sur les infections dues à d’autres espèces de Streptocoques et Escherichia coli.
Enfin, certains antiseptiques utilisés dans les produits de trempage peuvent aussi avoir un pouvoir irritant sur la peau du trayon. Ce peut être le fait du principe actif lui-même, du pH mal ajusté de la préparation ou de la détérioration de la solution lors de son stockage. Les lésions d’irritation qu’ils produisent peuvent favoriser la colonisation de germes responsables de mammite. Également, le trempage réalisé par très grand froid peut induire des gerçures des trayons. Pour éviter ou réduire ces inconvénients, les fabricants incorporent dans leur produit des émollients comme la glycérine ou la lanoline.