La filière a présenté ses ambitions pour la promotion de la volaille française. Objectif : regagner des parts de marché sur les importations.
« Non aux volailles sans papiers ». Tel est l’un des slogans publicitaires dévoilés par l’APVF (Association pour la promotion de la volaille française) lors d’une conférence à Paris, le 19 février. Son président, Roland Tonarelli, a affirmé qu’il n’y avait pas de « double message » par rapport aux campagnes électorales des prochaines municipales. L’APVF veut « agiter les consciences et provoquer un acte citoyen ». L’objectif prioritaire est de « faire consommer les productions françaises » en regagnant des parts de marché sur les importations. En 2013, 80 % de la viande de volaille entrant dans les produits transformés est importée.
Convaincre de s’approvisionner localement
Deuxième bête noire des soutiens au « consommons français » (après les transformateurs) : la restauration hors domicile (RHD). 40 % de la viande de volaille proposé par la RHD est importée. Enfin, les GMS (grandes et moyennes surfaces) s’en sortent avec une part d’importations de 11 %. Globalement, les importations françaises représentent en 2013 un volume de 505 000 tonnes. « Elles représentent 31 % de la consommation nationale », regrette Roland Tonarelli. Si les «mauvais élèves » sont identifiés, il n’en reste pas moins que l’étiquetage « Volailles de France » ne devient pas obligatoire.
La filière dinde, inquiète des importations croissantes
«Le combat ne fait que commencer », a assuré Gilles Le Pottier, délégué général du Cidef (Comité interprofessionnel de la dinde française) à Paris, le 19 février. La filière dinde française fait face à des pertes de parts de marché à l’export, mais le problème est le même sur le marché intérieur. Les productions françaises perdent du terrain face aux viandes en provenance d’Allemagne et de Pologne. La France est toujours le premier producteur européen, mais aux coudes à coudes avec l’Allemagne. Au-delà des frontières de l’Europe, c’est le poulet américain qui inquiète, alors que les négociations commerciales bilatérales entre l’Union Européenne et les Etats-Unis sont en cours. Si les viandes de volailles sont classées « produits sensibles », Gilles Le Pottier s’interroge, inquiet : « on va devoir payer. Des contingents plus importants ? Des droits de douanes moins avantageux ? On ne sait pas quelle forme cela prendra ».
Autrement dit, les opérateurs sont libres de ne pas préciser l’origine de leur approvisionnement en viande de volaille. « On ne peut pas forcer les industriels à utiliser le logo », admet Roland Tonarelli. Néanmoins, c’est le cœur de la campagne publicitaire en cours : convaincre transformateurs et restaurateurs de s’approvisionner localement. « Toute la filière avicole se mobilise chaque année, pour convaincre consommateurs, distributeurs et restaurateurs d’acheter des volailles françaises (…) qui répondent à l’un des plus hauts niveaux d’exigence du monde en termes de traçabilité, de contrôle, de sécurité alimentaire », rappelle Roland Tonarelli.