L’organisation des filières agricoles est sûrement un des leviers pour permettre d’atteindre l’objectif d’une installation pour deux départs en retraite.
« Nous Jeunes Agriculteurs sommes frappés par le discours ambiant sur le terrain, a expliqué Damien Blanchard, membre du conseil d’administration de JA 22 lors de l’assemblée générale du syndicat le 20 mars à Plérin. Un discours pessimiste, remettant en question le modèle agricole breton. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité nous pencher sur la question en faisant un état des lieux des filières agricoles aujourd’hui. Cela afin de tenter de relever les incohérences et dysfonctionnements, pour enfin faire des propositions concrètes d’amélioration ». La bonne organisation des filières et le partage des marges entre les différents maillons doit « permettre de donner des perspectives aux jeunes pour une agriculture attractive et dynamique. L’objectif des années à venir est clair, une installation pour deux départs en retraite », commente Patrick Gicquel, président de JA 22 pour qui ce sera la dernière AG « pour cause de limite d’âge ».
Juste répartition de la valeur ajoutée
Nicolas Botrel, membre du bureau de JA 22 a rappelé la définition et le rôle d’une interprofession et a insisté sur la place du producteur qui est un maillon essentiel et indispensable de chaque filière. « Il faut aussi aborder la question des prix ou des marges des producteurs et des distributeurs. Il faut retrouver une juste répartition de la valeur ajoutée. » Le jeune agriculteur reconnaît que les différentes interprofessions sont parfois difficiles à suivre. Le syndicat constate la superposition des rôles, des missions de chacun, la dispersion des moyens, notamment sur la communication, qui provoque parfois des messages brouillés. « Peut-on être légitime à demander une simplification administrative quand on voit la complexité de nos structures et la difficulté à parler d’une même voix sur des problématiques communes. »
Redonner du poids aux producteurs
Les JA 22 proposent de redonner du poids aux producteurs dans l’objectif d’installer des jeunes agriculteurs. « Il faut redonner du poids au producteur face aux industriels et coopératives qui limitent les marges et tirent les prix vers le bas. Le producteur ne doit pas être la variable d’ajustement », lance Yoann Hervé, membre du bureau des JA 22. Il observe que les différentes interprofessions doivent travailler ensemble sur la communication des produits, un gros travail a été fait avec « viande de France ». « Dans notre idée, le producteur s’y retrouvera quand l’interprofession reviendra au cœur de l’organisation. » Nicolas Goualan