Baisse du phosphore, engrais liquides ou solides, surfertilisation… Les techniciens de Bretagne Plants ajustent le conseil aux producteurs grâce aux essais ferti menés. Rapide compte-rendu des résultats 2013.
La fertilisation est un des facteurs de réussite de la culture de pommes de terre. Les producteurs ont l’embarras du choix dans la gamme des différents engrais qui s’offre à eux et il est souvent très difficile de choisir. À l’occasion de l’assemblée générale du Syndicat des producteurs de plants de pomme de terre de Bretagne Ouest qui s’est déroulée le 27 février à Saint-Divy (29), Julien Le Guillou, responsable du développement technique chez Bretagne Plants a présenté les résultats des essais fertilisation menés depuis plusieurs années. « L’intérêt étant de comparer les engrais liquides et solides, mais aussi de se rendre compte des conséquences que peut avoir la réduction des doses de phosphore », explique le technicien.
La baisse du phosphore n’impacte pas le rendement
Les techniciens ont remarqué très peu de différence sur la végétation entre les spécialités commerciales sauf sur la partie surfertilisée qui apparaît plus dense. « À la récolte, on a regardé l’influence de la fumure sur la tubérisation. La diminution de la dose de phosphore n’a pas entraîné une moindre tubérisation et n’a pas eu d’effet sur le rendement. Les fertilisations sous forme solide présentent un niveau de tubérisation supérieur aux formes liquides. Le Starline, à la dose bilan, permet d’obtenir un tubercule par pied de plus que lorsque l’on utilise un engrais liquide », décrypte Julien Guillou. Et de rajouter : « La surfertilisation n’a pas permis d’augmenter la tubérisation. »
[caption id= »attachment_11833″ align= »aligncenter » width= »300″] Analyse économique (prix janvier 2013).[/caption]
5 t/ha en plus avec le Starline
La fertilisation liquide donne des résultats en rendements plants assez homogènes (écart de 2,2 t/ha). Le 20-20 + 6 SO3 et le 14-48 + N39 ont produit légèrement plus de dessus de plant que les autres engrais sous forme liquide. « C’est peut-être le résultat de la meilleure assimilation de l’azote lorsqu’il est associé au soufre et à la présence des 3 formes d’azote (nitrique, ammoniacale, uréique) dans le 14-48 + N39 », suppose le technicien. Les rendements de la partie témoin, non fertilisé, sont inférieurs de 13 t/ha comparé à la moyenne des différentes fertilisations. Ces dernières offrent des rendements plants très proches les unes des autres. Seul le Starline se détache et produit 5 t/ha de pommes de terre de plus que la moyenne des autres fertilisant (toutes à la dose bilan). Les essais vont se poursuivre pour la campagne à venir. Pour 2013, le Starline, qui a une forte proportion d’azote nitrique, a donné de très bons résultats sur la tubérisation et le rendement. L’essai met en évidence qu’une réduction de la dose de phosphore est envisageable sans pénaliser la tubérisation et le rendement. Les résultats de la partie surfertilisée n’étant pas meilleurs que les autres, c’est bien la dose bilan qui est la dose optimum d’un point de vue technique et économique. Nicolas Goualan