Le CRP veut répondre aux attentes de la société

crp-developpement-durable-id2-porc-philippe-bizien - Illustration Le CRP veut répondre aux attentes de la société

A travers le projet ID2, la filière porcine mise sur une « démarche de progrès, une démarche de responsabilité sociétale. » L’idée : recueillir toutes les attentes et s’organiser à terme pour y répondre au mieux en le faisant savoir.

Le point de départ du projet ID2, pour Indicateur de développement durable, remonte à 2009. Il est né suite au témoignage d’éleveurs du Québec qui avaient entrepris une démarche vers la société civile alors qu’un moratoire gelait depuis des années toute initiative en porc chez eux. Né aussi du « constat qu’il y a une grosse méconnaissance de nos pratiques d’élevage et de leur amélioration chez nos contemporains bretons, explique Philippe Bizien, président du Comité régional porcin. Avec ID2, nous voulons nous inscrire de façon durable dans le territoire et renforcer le lien entre la profession et les habitants. »

Concertation

Pour ce faire, le CRP s’est appuyé sur l’Iso 26 000, « une norme internationale qui donne des lignes directrices pour mettre en place une démarche de responsabilisation sociétale », explique Emilie Charpentier, chargée de mission au CRP. « Dans les faits, l’idée est de sonder toutes les parties prenantes qui entourent notre filière, de remonter leurs attentes et leurs remarques, de les synthétiser pour définir les enjeux à venir et les moyens d’y répondre. » Ce temps de dialogue s’est articulé autour de 40 rencontres avec des élus, représentants de l’administration, syndicats, membres d’associations…  Avec la volonté de laisser chacun s’exprimer librement autour de deux questions : Quels enjeux pour la production porcine pour les années à venir ? Quels objectifs pouvez-vous associer à chaque enjeu ? « La démarche n’était pas facile à adopter pour tout le monde car nous avons rencontré des parties prenantes qui sont parfois nos opposants, mais on a eu avec eux aussi de très bon entretiens » souligne Michel Bloc’h, président de l’Union des groupements (UGPVB).

Avis divergents

Et Philippe Bizien de rebondir : « Parfois, nous avions des avis divergents comme sur le volume de production, mais globalement nous nous retrouvions sur des objectifs communs. Même si de vraies divergences sur les moyens pour y parvenir existent. Et puis, pour que ce travail ait un sens, nous devions garder une posture systématique d’écoute et de relance pour que nos interlocuteurs s’expriment au maximum. A aucun moment, nous n’avons été dans la négociation… »

De ces entretiens, 40 compte rendus ont été rédigés et « validés par chaque interlocuteur ». Au total, ce sont 312 citations d’enjeux qui en ressortent. Un travail de synthèse a ensuite permis de rassembler et de décliner ces citations en 27 objectifs. « D’ordre sociétal sur l’amélioration du bien être des animaux, la poursuite de la démédication, le renforcement du lien entre éleveurs et citoyens, l’accroissement du lien au sol… », cite par exemple Jacques Crolais, directeur du CRP.

Les 14 enjeux et objectifs du CRP

A la fin de la phase de concertation et de synthèse, 14 enjeux et objectifs ont été retenus pour la production porcine dans le cadre du projet ID2 : acceptabilité sociétale, bien être animal, santé publique, environnement, énergie, odeurs, biodiversité, pérennité de la production, rémunération, emploi, renouvellement des générations, territoire, approvisionnement.

14 enjeux

Ou encore d’ordre environnemental : « Notamment sur l’amélioration des pratiques en faveur de la préservation de l’environnement et de la qualité de l’eau, la diminution des odeurs liées à l’activité… » Et enfin d’ordre économique « avec des parties prenantes majoritairement favorables à un maintien, voire à un développement de la production porcine en Bretagne, à la défense du revenu des producteurs, au maintien des emplois induits… » A la fin de ce round de réflexion partagée, le CRP a finalement retenus 14 enjeux et objectifs. La prochaine étape est de définir le plan d’actions, « pour la fin de l’année », et les indicateurs qui permettront de mesurer régulièrement et de communiquer les progrès obtenus au fil du temps par la filière. Les éleveurs pourront ainsi commencer à s’engager, avec l’appui de leur groupement, dès 2015. » Toma Dagorn


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