Aller « maes » comme on dit en pays bretonnant. Dehors, donc les petites génisses qui valorisent très bien l’herbe de printemps. C’est moins de travail pour autant d’efficacité.
Quand les petites génisses nées de mars à novembre ne sont pas lâchées avant les semis de maïs, elles en prennent souvent pour trois semaines de stabulation supplémentaires. Dommage, car pour valoriser au maximum la saison d’herbe, la sortie devrait idéalement se faire dès début avril. Sans compter que dehors, les jeunes génisses demandent moins de travail de paillage, d’alimentation, de curage de la stabulation à une période où tout le monde privilégie les semis de maïs.
Dans les meilleures parcelles
Une transition climatique est nécessaire s’agissant de jeunes animaux. « Une transition alimentaire pendant un mois, avec du foin ou de la paille à volonté, complété de 1 kg de concentré ou 2 kg de maïs » constitue une sécurité. Ne pas oublier l’apport d’AMV (80 à 100 g) mis en libre-service. Compte tenu d’une faible capacité d’ingestion, les jeunes génisses doivent être mises dans les meilleures parcelles d’herbe. Avec un tel régime, il est possible de couvrir les besoins de croissance compatibles avec le vêlage précoce (750 g GMQ en été). « Attention toutefois à ne pas perdre ce bénéfice en tardant à rentrer les génisses de 1ère année quand les conditions climatiques se dégradent ». C’est pourquoi les techniciens insistent pour rappeler qu’une bonne saison de pâturage démarre tôt et se termine tôt alors que trop souvent les éleveurs qui démarrent tard tardent aussi à rentrer les bêtes à l’automne. La formule « Encore une semaine dehors » alors que la qualité de l’herbe et la météo se dégradent contribue à perdre le bénéficie emmagasiné en début de saison.
Et les toutes petites ?
Les génisses nées de décembre à mars 2014 peuvent très bien sortir dès cette année. A partir de fin mai-début juin, ces jeunes animaux peuvent être mis au vert s’ils ont un abri et sont complémentés. A Trévarez (29), les essais de sortie très précoce (dès 2 semaines d’âge) ont donné de bons résultats de croissance. A condition de bien complémenter avec du concentré et du foin à volonté. Reste que distribuer du lait au champ est parfois compliqué. Par contre, cette technique permet de faire un vide sanitaire dans la nurserie.
A partir de la fin juin, il devient souvent nécessaire d’accroître les surfaces offertes aux génisses pour compenser la diminution de la pousse de l’herbe et l’augmentation des besoins des animaux qui grandissent. « Pour maintenir de bonnes croissances au pâturage, il est conseillé de prévoir 1,4 à 2 ares/mois/génisse selon le potentiel des parcelles », calibrent les Chambres d’agriculture de Bretagne. Au besoin, il peut être nécessaire de compléter. « Car plus que la valeur alimentaire, c’est le manque d’herbe qui peut nécessiter une complémentation en été ».
Au printemps, l’ingestion d’une génisse est d’environ 2 kg MS par 100 kg de poids vif, rappellent les conseillers Chambre d’agriculture dans le guide pratique « Réussir l’élevage des génisses laitières, de la naissance au sevrage ». La conduite en pâturage tournant simplifié (4 parcelles de 7 jours par exemple) permet d’exploiter au mieux l’herbe. Le pâturage trop ras en été est à proscrire car il favorise l’ingestion de strongles pulmonaires et digestifs. Didier Le Du