La technique de semis du maïs peut limiter le ruissellement

Le semis simplifié par le semoir monograine a été effectué dans une parcelle de couverts simplement déchaumée par un outil à disques - Illustration La technique de semis du maïs peut limiter le ruissellement
Le semis simplifié par le semoir monograine a été effectué dans une parcelle de couverts simplement déchaumée par un outil à disques.

Les semis de maïs sont en cours. Certaines techniques permettent de limiter le ruissellement, l’érosion et le transfert du phosphore vers les cours d’eau. C’est le cas des semis simplifiés ou  répartis.

Le ruissellement, lié aux précipitations importantes, est à l’origine de l’érosion des sols. Celle-ci provoque non seulement des dégâts agronomiques mais également une dégradation de la qualité des eaux avec notamment le transfert du phosphore. Ce phénomène constitue un problème majeur sur le bassin versant de l’Yvel Hyvet, du côté de Ploërmel. « L’eutrophisation du Lac au Duc, réserve en eau du nord-ouest du département, entraîne un développement des cyanobactéries qui, lorsqu’elles se dégradent en été, libèrent des toxines préjudiciables aux hommes et aux poissons », assurent des lycéens de la Touche. Ils ont organisé une journée technique sur les pratiques de semis, la semaine dernière, dans une parcelle du lycée, en collaboration avec le Grand Bassin de l’Oust. « L’objectif est de montrer que certaines pratiques permettent de limiter les lignes ou chemins préférentiels qui facilitent le ruissellement des eaux lors des orages ». Trois modalités étaient à l’essai : le semis simplifié, le semis en réparti avec le semoir pneumatique du lycée et un semis classique avec un semoir équipé d’un effaceur de traces.

[caption id= »attachment_9507″ align= »aligncenter » width= »300″]La technique permet de garantir la densité et la profondeur du semis La technique permet de garantir la densité et la profondeur du semis.[/caption]

Le semis en réparti peut se faire avec un semoir polyvalent (maïs, céréales, herbe), dans une terre labourée. A Ploërmel, la démonstration a été réalisée avec un semoir à distribution pneumatique (plus précise) équipé de disques, préférables aux socs, selon Christopher Brachet, de la FDCuma, qui présentait le matériel. Des essais en Seine-Maritime ont montré que ce type de semis, en réparti, occasionne sept fois moins d’érosion par ruissellement qu’un semis classique. « Il est conseillé de semer 5% de graines en plus. La technique permet de garantir la densité et la profondeur du semis, essentiellement responsables des rendements. Le désherbage à la bineuse n’est pas possible. La récolte en ensilage ou en grains ne pose pas de problèmes ».

[caption id= »attachment_9508″ align= »aligncenter » width= »300″]Le semoir Accord 4 rangs du lycée a été équipé d'un effaceur de traces pour supprimer les chemins préférentiels de l'eau Le semoir Accord 4 rangs du lycée a été équipé d’un effaceur de traces pour supprimer les chemins préférentiels de l’eau.[/caption]

Le semoir Accord 4 rangs du lycée a été équipé d’un effaceur de traces pour supprimer les chemins préférentiels de l’eau. François Chotard, étudiant en BTS, qui présentait cette adaptation, a organisé cette journée technique, avec ses collègues Maël Le Bourdon et Pierre Moreul, dans le cadre d’un Pic (projet d’initiative et de communication). Au premier plan : Christopher Brachet de la FDCuma.

[caption id= »attachment_9509″ align= »aligncenter » width= »300″]Le semis simplifié par le semoir monograine a été effectué dans une parcelle de couverts simplement déchaumée par un outil à disques Le semis simplifié par le semoir monograine a été effectué dans une parcelle de couverts simplement déchaumée par un outil à disques.[/caption]

Le semis simplifié par le semoir monograine (Tempo F8 de Väderstad) a été effectué dans une parcelle de couverts (avoine et radis noirs) simplement déchaumée par un outil à disques. Selon Vincent Herpin, responsable des démonstrations de la société « les essais ont prouvé la régularité de semis monograine – espacement entre graines et profondeur – pour des vitesses d’avancement de 14-15 km/h. Aujourd’hui, il y a une certaine réticence psychologique des agriculteurs à adopter ces vitesses de semis et nous pouvons le comprendre. Cependant, en adoptant une vitesse 1,5 fois supérieure aux 7-8 km/h classiquement pratiqués, on arrive à des vitesses honorables de 11-12 km/h. Dans ces conditions, on gagne plus de 15 % de coût de chantier. Sachant qu’après une prise en main du matériel la première année, il est tout à fait possible, selon le parcellaire,  d’augmenter la cadence jusqu’à 14-15 km/h pour gagner encore en coût de semis ». La Cuma de Scaër s’est récemment équipée de ce semoir. Bernard Laurent


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