À soixante ans, la structure départementale s’apprête à tirer sa révérence tout en s’inscrivant dans la préparation du GDS Bretagne qui aura totalement autorité au 1er janvier prochain. 

À l’occasion de son assemblée générale à Saint-Brieuc, le GDS des Côtes d’Armor a fêté son 60e et dernier anniversaire. Alors que la structure travaille à la fusion avec ses homologues des autres départements pour qu’une seule et même entité, le GDS Bretagne, prenne la suite dès le 1er janvier 2015, les responsables actuels sont déjà tournés vers l’avenir. Après avoir salué les grandes étapes de l’histoire, les figures de proue et les combats menés du groupement costarmoricain, ceux-ci ont insisté à nouveau sur les enjeux de la régionalisation dès l’année prochaine.

Jean-François Tréguier, éleveur laitier et président du GDS du Finistère et du GDS Bretagne, a d’abord rappelé que « cette fusion ne s’était pas faite d’un claquement de doigt. » Revenant par exemple sur les niveaux de cotisations très divergents : « En 2003-2004, nous avons constaté des différences allant jusqu’à 40 % d’un département à l’autre. En 5 ans, nous avons travaillé à harmoniser les cotisations, mais aussi les services et les prises en charge… »

Des spécialistes référents régionaux attendus

Et désormais grâce à la régionalisation, pour le président, « la nouvelle entité comptera de plus en plus dans le paysage des organisations bretonnes. Notre alliance, il y a quelques mois, avec les Groupements techniques vétérinaires va dans ce sens. Le véto et le GDS vont devenir les interlocuteurs presqu’uniques pour la santé dans les élevages. » Ensuite, Thierry Le Druillennec, vice-président du GDS 22 et producteur de lait à Gurunhuel, a expliqué que ce qu’il aimait dans les réunions du GDS. « On y parle de sanitaire, pas de politique. » Et d’attendre pour la suite, dès le 1er janvier 2015, « des compétences très élevées, avec des spécialistes référents régionaux pour chaque maladie. Ainsi que de l’innovation pour augmenter encore l’attractivité de nos services. »

Le mutualisme comme socle

De plus, parallèlement aux précisions de cette feuille de route, Thierry Le Druillennec espère surtout que les valeurs qui ont fait la force du réseau seront préservées. « D’abord, le mutualisme. Sans ce mot peut-être un peu vieux et beaucoup galvaudé en ce moment dans notre métier d’agriculteur, le GDS ne peut pas fonctionner. » Ensuite, il y a « le collectif » car le sanitaire « ne s’arrête jamais au fil de sa clôture. » Sans oublier « l’équité, la solidarité, la discrétion, le respect notamment du contrat signé à l’adhésion… »

À ses côtés, Antoine Le Bihannic, producteur de lait installé en 2005 avec son épouse et ses parents sur le canton de Pontrieux (22), est un jeune administrateur dans les Côtes d’Armor. Pour lui, la « structure régionalisée devra fédérer, informer, communiquer pour soigner son image et faire savoir ses savoir-faire… Avec l’agrandissement des troupeaux, l’apparition régulière de nouvelles maladies, ce sera un partenaire de plus en plus reconnu dans les élevages. » Lui aussi a tenu à rappeler l’importance du travail collectif car « le sanitaire chacun pour soi, ça ne marchera pas. D’autant qu’en terme de santé animale, rien n’est jamais acquis. »

Enfin, pour conclure, Michel Chapron, directeur de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP 22), s’est fendu d’un conseil : « Souhaitons que cette régionalisation ne débouche pas sur un état-major pléthorique de bureau et à une désertion du terrain… Le personnel du GDS, pour mener à bien ses missions doit “rester les pieds dans la boue”. » Voilà une mise en garde que certaines administrations auraient pu suivre… Toma Dagorn    

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