Le mildiou est déjà présent cette année pour les productions précoces sous abris. En plein champ, la vigilance reste de mise mais aucun symptôme n’est détecté.
En ce début de saison pour la pomme de terre précoce, le mildiou est déjà présent dans la plupart des abris dans le Finistère, les Côtes d’Armor et le Morbihan. « L’épisode climatique humide prolongé, avec des infiltrations d’eau sous les abris et les épisodes de tempête répétés ont incité les producteurs à fermer les abris, rendant l’ambiance encore plus favorable au développement de cette maladie », explique Nicolas Mezencev, conseiller légumes à la Chambre d’Agriculture du Finistère.
Protéger les cultures préventivement
La présence du mildiou est de ce fait plus importante que d’habitude à cette saison, avec des sporulations quotidiennes, favorisant sa dissémination. « Pour éradiquer la maladie présente, en conventionnel, il convient de traiter avec un produit curatif à base de cymoxanil, en y associant un translaminaire (Acrobat M DG…) ou un contact anti-sporulant (Ranman Top…) rapidement après, le choix devant se porter sur des spécialités à délais avant récolte courts. En agriculture biologique, seule la bouillie bordelaise est utilisable (4 kg/ha), en effectuant des poudrages de lithotamne pour accélérer la dessiccation du feuillage », conseille le spécialiste.
Limiter le risque par l’élimination des tas de déchets
Sur les tas de déchets, du mildiou a été observé sur des repousses contaminées dans le Finistère et le Morbihan. Pour éviter de faire progresser l’inoculum primaire présent à partir de ces sources non contrôlées, il est indispensable de supprimer rapidement les déchets par broyage, bâchage, chaulage ou de les distribuer aux animaux si les plants n’ont pas été traités.
En plein champ, la vigilance est indispensable
Pour les pommes de terre primeur de plein champ, aucun cas de foyers sous bâches n’a été détecté actuellement. Mais les températures élevées en journée et la forte humidité des sols peuvent cependant provoquer rapidement des sporulations. Les premiers foyers peuvent provenir de tubercules non récoltés les années précédentes, devenant des sources importantes d’inoculum primaire. « En cas d’apparition des premiers symptômes de ces foyers, il convient de débâcher la totalité de la production », anticipe le conseiller. La période à risque sur les séries bâchées concerne les prochaines semaines, même si le stade des cultures n’est pas très avancé. Pour les productions non protégées par bâchage, les plantations sont au stade de la levée, limitant le risque. Rien ne sert de s’affoler pour l’instant. La pression maladie peut diminuer si un climat plus sec s’établit. Carole David