Le président du Gipep, Jean-Yves Goasduff, est venu plaider la cause de la filière grand export, le 16 avril, devant les représentants des interprofessions volailles de chair, alors que les premières aides issues du plan de soutien exceptionnel de 15 millions d’euros ont été versées.
« Les premières aides ont été versées », a témoigné Jean-Yves Goasduff, président du Groupement interprofessionnel pour l’exportation du poulet (Gipep) et des couvoirs Goasduff lors des assemblées générales des interprofessions des volailles de chair, le 16 avril à Angers. En décembre, le ministre de l’Agriculture avait obtenu de la Commission européenne qu’elle valide un plan de soutien de 15 millions d’euros à destination de la filière grand export bretonne, dans le cadre des aides directes de la Pac via l’article 68. Ces aides ne pouvaient être versées qu’à partir de fin décembre 2014, mais le 9 février dernier, un accord entre plusieurs banques, la région Bretagne et les Pays de la Loire a été trouvé afin de préfinancer ces aides. « Les premiers versements ont été réalisés fin mars. Les aides devraient être écoulées en totalité d’ici fin mai et ne représentaient un soutien que de 3 mois pour la filière export », explique Jean-Yves Goasduff.
15 millions d’euros pour solde de tout compte
« Le montage des dossiers est extrêmement compliqué », témoigne le président du Gipep, une organisation « exhumée » pour organiser la distribution de ces aides exceptionnelles. Le plan de soutien est destiné aux deux entreprises concernées par le grand export, Doux et Tilly-Sabco. Mais les aides, environ 250 euros par tonne, seront d’abord versées aux éleveurs, à qui les abatteurs pourront acheter des poulets à des prix moins élevés. « Il s’agit d’un solde de tout compte de l’Europe. L’aide ne sera pas renouvelée », déplore l’accouveur. « Il faut que cette filière soit accompagnée. C’est plus de 5 000 emplois qui sont directement menacés. Toute la filière volaille peut être mise à mal s’il arrive malheur au grand export », a plaidé Jean-Yves Goasduff devant les représentants des autres filières volaille de chair. Jusqu’ici, les nouvelles mises en place de poulets à destination du grand export n’ont pas significativement faibli, assure l’accouveur. Selon lui, « si la situation reste en l’état, nous allons vers des choses difficiles, il faut trouver des solutions dans les semaines qui viennent. Les pertes pour la filière sont déjà abyssales ».
Des raisons de positiver
En décembre, le ministre de l’Agriculture a annoncé qu’il souhaitait créer un fonds de stabilisation des revenus qui permettrait de lisser la volatilité des prix mondiaux liée notamment aux variations des monnaies. « Cela pourrait prendre du temps », note-t-il, avant de lister, en guise de conclusion quelques raisons de positiver : la « solidarité de la filière », « le coût du poulet brésilien qui augmente », « la valeur des marques » poulet grand export françaises et la « prise de conscience par certains hommes politiques que l’euro est trop fort ».