Des animaux surchoix et des viandes succulentes, c’est le défi qu’ont réussi à relever les concours français d’animaux de boucherie de Pâques.
Le bœuf – cette viande noble tant décriée par certains et adorée par la majorité – retrouve ses lettres de noblesse sur les concours d’animaux de haute valeur bouchère où chaque éleveur peut confronter ses meilleurs spécimens. Ces manifestations, réparties sur toute la France, permettent de montrer au grand public, et surtout aux enfants, la beauté des animaux et la qualité des produits français.
Artisans bouchers sur le devant de la scène
Même si les grandes enseignes de la distribution restent largement présentes sur les concours, leur participation tend à s’atténuer, faute de marge économique. La communication destinée à attirer la clientèle vers le rayon boucherie pour les fêtes Pascales fait moins recette par ces temps de crise. Il reste cependant encore de belles vitrines dans les grands magasins souvent tenues par de vrais bouchers. De leur côté, les artisans bouchers ont été très nombreux sur les concours et très actifs à l’achat, soit en direct ou au travers de leurs négociants ou abatteurs habituels. Pour Jacques-Henry Thomas, boucher à Créteil (94), « les fêtes Pascales sont synonymes de regroupement de famille et de repas festif avec une activité accrue dans nos magasins ».
Recherche de terroir
Que ce soit du côté de la distribution ou des bouchers, une constante s’affirme : « La recherche de produits de terroir ». Les consommateurs sont rassurés de voir que l’animal a été élevé ou engraissé par un producteur local. C’est dans ce cadre que Le Printemps de la viande de Landivisiau trouve sa place. La championne, une superbe génisse Blonde d’Aquitaine à Jean-Paul Tigréat de Plougourvest (29), se retrouvera sur les étals du magasin Leclerc de Relecq Kerhuon.
Activité en léger repli
L’activité globale est assez calme avec des tarifs en repli de 0,30 à 0,50 €/kg sur l’an passé tout en restant au-dessus des tarifs conventionnels. Les tarifs élevés observés sur certaines grandes championnes sont à relativiser et à replacer dans le contexte des concours haut de gamme et de recherche d’image de certaines enseignes. La gamme tarifaire la plus souvent constatée sur les grands concours régis par la Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie (FNCAB) sont à plusieurs étages. Les animaux primés se sont vendus de 5,50 € à 8,00 € pour les génisses, de 4,57 € à 7,50 € pour les vaches et de 4,88 € à 6,10 € dans les bœufs. Ces chiffres laissent part à une très grande variabilité en fonction du sexe, des races et de la notoriété du concours. Sur les manifestations de moindre importance ou pour les animaux non primés, les niveaux tarifaires reviennent rapidement sur ceux pratiqués dans le commerce conventionnel. Laurent Chupin