Une équipe de police spécialisée dans la prévention sur engins agricoles visite 4 établissements d’enseignement bretons par an. Première étape de ce parcours de sensibilisation à la signalisation et aux règles de circulation.
Ambiance studieuse à la Maison rurale familiale de Montauban-de-Bretagne en ce début d’avril. Armés d’un boîtier, les élèves de CAP et de seconde répondent à une trentaine de questions, comme pour l’épreuve du code de la route pour le permis voiture. Mais là, il s’agit de particularités liées aux engins agricoles. « Avant de circuler sur la route, que dois-je contrôler ? », « Conduisant une moissonneuse, je croise une voiture sur une route étroite, que dois-faire ? », « Quelle signalisation dois-je appliquer sur ma charrue de 4,5 m de longueur ? », demande le brigadier Jacques Pruvost, accompagné de cinq autres CRS, membres de l’unique « opération de prévention » au niveau de la police nationale. Depuis plus de 40 ans, en partenariat avec Groupama, cette piste itinérante sillonne les établissements agricoles de l’Hexagone pour sensibiliser les jeunes agriculteurs aux bons réflexes d’utilisation des engins agricoles. Ce sera ensuite le tour des élèves d’Elliant (29), puis ceux de Quessoy (22) et d’Auray (56), de passer les épreuves théorique et pratique en leur compagnie durant toute une journée.
De la théorie à la pratique
Avant de prendre la route, la propreté des feux, le réglage du rétro… font partie des réflexes à acquérir. « Et pourtant, ce n’est pas toujours le cas pour ces jeunes qui manipulent des engins agricoles toutes les semaines », explique le policier. Alors, au programme des épreuves – très opérationnelles – l’observation et l’anticipation des bons gestes sont exigées. Attelage et dételage du matériel, déplacements et manœuvres en respectant les règles de sécurité, écoconduite… De l’installation dans le véhicule avec la vérification des équipements et des papiers, aux précautions à prendre avant de parquer l’engin, tout est passé au crible… à partir de situations professionnelles auxquelles les jeunes sont confrontés en stage. « C’est une opération de sensibilisation pour leur faire prendre conscience du risque encouru avec ces engins agricoles », insiste Didier de Abreu, coordinateur des politiques de la sécurité routière à la DDTM 35. « L’initiation aux risques et à la conduite fait partie intégrante de la formation. Mais cette animation, assurée par des tiers, insiste sur les points essentiels à ne pas oublier », rappelle Pierrick Tudoret, formateur machinisme à la MFR de Montauban-de-Bretagne. Carole David