Des choux résistants par hérédité polygénique

choux-pomme-resistant-parasite-legume-maladie-claude-laviec - Illustration Des choux résistants par hérédité polygénique

Passionné de génétique en production légumière, Claude Laviec continue à créer des hybrides de choux pommés résistants aux principaux parasites et maladies. 

Choux de Ploujean, de Douarnenez, de Quiberon, de Lorient… Claude Laviec, basé à Plourin-les-Morlaix (29), travaille depuis 26 ans sur les choux pommés bretons. A partir de ces populations fermières locales, il a entrepris un programme de sauvegarde et de sélection génétique. « La philosophie de mon travail s’appuie sur la génétique des résistances et sur des variétés nécessitant de faibles intrants », résume l’ancien ingénieur de recherche à l’Inra. Les meilleures lignées de ces variétés locales, dont certaines ont quasiment disparues, ont été croisées avec du Chou de Milan, pour obtenir des hybrides de première génération de type Milan pur, adaptés au marché. Les premiers hybrides finalisés, ce passionné de génétique recherche actuellement des partenaires pour multiplier et diffuser ses variétés, après inscription au catalogue. Il souhaite aussi transmettre son savoir-faire à un jeune sélectionneur, qui pourra prendre le relais d’ici quelques années.

Une recherche de tolérance basée sur plusieurs gènes

« La recherche d’un gène majeur de tolérance à une maladie ou un parasite ne suffit pas, il est vite contourné au bout de 7 à 8 ans », explique-t-il. Aussi, l’originalité du travail entrepris repose sur des tolérances polygéniques, contrôlées par des groupes de gènes. Selon le généticien, « le travail entamé vise ainsi à rechercher une tolérance aux Mycosphaerella, au froid humide et à l’asphyxie racinaire ».

[caption id= »attachment_9034″ align= »aligncenter » width= »201″]Claude Laviec présente le Plouyann, chou frisé vert Claude Laviec présente le Plouyann, chou frisé vert, issu d’un croisement du Chou de Ploujean avec du chou de Milan.[/caption]

Lutter contre la hernie des choux

La sélection pour la résistance à la hernie des crucifères est complexe, liée aux différentes races du champignon de la famille des plasmodiophoracées. Cette maladie  qui n’existait pas il y a 35 ans apparaît dorénavant près de 2 années sur 10. Des variétés tolérantes sont présentes sur le marché, grâce à la détection d’un gène dominant porté par un chou chinois. Depuis cinq ans, suite aux travaux effectués sur le colza, l’équipe de L’Inra de Rennes a mis en évidence une source polygénique résistante à ce parasite sur un chou pommé canadien. « Travaillant en collaboration avec ces chercheurs,  j’ai introduit cette source de tolérance sur des lignées que j’avais sélectionnées », explique le scientifique. Ces variétés sont en cours d’évaluation. D’autres devraient être proposées dans les années à venir à partir de croisements issus de souches de Rutabaga tolérantes à la hernie.

Xanthomonas en ligne de mire

Xanthomonas campetris est la bactérie responsable de la maladie de la nervation noire des crucifères, appelée black-rot, transmise notamment par la semence qui constitue une source importante d’inoculum. Après identification d’une source de tolérance polygénique sur du chou pommé de type Milan et croisement, Claude Laviec possède la première variété hybride de Chou de Lorient, baptisée Loriann, qu’il prédestine au marché d’expédition. Carole David


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