À Merléac (22), Henriette et Vincent Lemoine gèrent un troupeau de 83 vaches laitières et plusieurs types de cultures. Valoriser les céréales produites sur l’exploitation au niveau de l’alimentation de leurs vaches est une évidence. Plusieurs possibilités s’offrent à eux, mais après analyse économique, l’Échange Céréales Aliment (ECA) l’emporte.
Au Gaec du Haut du Bourg, les céréales récoltées sur l’exploitation vont, cette année encore, faire l’objet d’un ECA. « Nous procédons de cette manière depuis plusieurs années et nous en sommes satisfaits d’un point de vue pratique, technique et économique » confient les associés.
Limiter le risque acidogène
L’objectif d’Henriette et Vincent est de valoriser au mieux le maïs ensilage dont ils disposent, sachant que « la part de maïs dans la ration reste importante au printemps ». Y ajouter davantage d’amidon par un apport de céréales applaties serait la porte ouverte à l’acidose. La dégradation rapide de l’amidon produit une quantité d’acide importante qui déséquilibre la flore ruminale. Le rumen perturbé ne valorise plus correctement la ration, les apports nutritionnels sont gaspillés. Les pertes alimentaires sont nettes, sans compter les problèmes sanitaires qu’engendre l’acidose. En optant pour l’ECA, ils choisissent, avec leur technicien conseil en nutrition et lait, Kévin Carrée, un aliment adapté au profil des fourrages distribués, dans la mesure où ces derniers sont systématiquement analysés. Les équilibres fondamentaux du rumen (cellulose, amidon) sont alors respectés.
En bref
- Gaec du Haut du Bourg à Merléac (22)
- Henriette, Vincent Lemoine et Gervais qui donne un coup de main à l’occasion
- 83 vaches laitières
- Niveau d’étable : 8 500 kg
- TB : 41,06
- TP : 32,82
- SAU : 130 ha dont 42 ha de maïs fourrage, 35 ha en blé, 32 ha de prairies temporaires, 7,5 ha en colza, 6,5 ha en orge, 5,5 ha de pois, 1,5 ha de betteraves
- 12 ares d’herbe par vache
Trésorerie et qualité des céréales
Concrètement, l’ECA va permettre de récupérer de la trésorerie rapidement. Les céréales sont effectivement payées à la livraison. En terme de qualité, les éleveurs préfèrent garantir une alimentation sécurisée afin que les performances zootechniques de leurs vaches ne se détériorent pas. Des céréales mal conservées rentrant dans l’alimentation du troupeau peuvent engendrer des effets néfastes sur les animaux. Par exemple, les conséquences d’une contamination des céréales aux mycotoxines vont se manifester par des baisses d’ingestion et de performances et des dégradations de l’état de santé des vaches. Dans les faits, conserver ses céréales est aussi une préoccupation à chaque récolte car bien conserver son grain, c’est en maîtriser continuellement sa température, son humidité et sa durée de stockage.
Ration printemps
- Ration complète mélangée
- 11 kg MS maïs ensilage
- 1,2 kg Adéliblé
- 2,5 kg Adéliazote
- 350 g minéral à la carte “Minaraft” (Biotine et noyau reproduction)
- 500 g paille de colza broyée + pâturage (4 – 5 kg d’herbe environ)
Avantage économique de l’ECA Confort
Les associés du Gaec du Haut du Bourg soulignent qu’ « il est tout à fait possible de changer d’aliment en cours de route si nous en ressentons le besoin. Actuellement, l’Adélie Blé répond à nos attentes, techniquement et économiquement ». En effet, l’Adélie Blé contient de l’amidon protégé. C’est le correcteur énergétique par excellence (1,07 UFL). Aujourd’hui l’ECA permet de faire une économie d’environ 60 €/t. Henriette et Vincent apprécient de pouvoir à nouveau profiter du système ECA car il garantit finalement un prix fixe des céréales sur la campagne. Des céréales utilisées dans l’alimentation du troupeau ou vendues sur les marchés demandent une attention particulière plutôt chronophage. Il faut être par ailleurs armé pour la gestion des risques : conservation, gestion des stocks, marchés volatils… Carole Perros / Triskalia
