Des études montrent qu’en moyenne, les animaux aux meilleurs scores génomiques améliorent la rentabilité de leur descendance.
La génomique est aujourd’hui une réalité en race Limousine. « La différence avec la production laitière, c’est que nos index génomiques sont exempts de toute ascendance », a précisé Marc Gambarotto, directeur du Herd-Book Limousin, lors de l’assemblée générale de la section Bretagne à Châtillon-en-Vendelais (35), le 20 mai. À l’initiative du Herd-Book Limousin et de France Limousin Sélection, l’ensemble des veaux déclarés candidats à l’entrée à la station de qualification de Lanaud sont génotypés. « Les 50 euros de coût de génotypage payés par les éleveurs sont remboursés si les veaux entrent en station », souligne David Delgoulet (ingénieur racial), en ajoutant que le génotypage est aussi possible pour tous les autres mâles adultes disposant d’un index Iboval. Le coût est alors de 150 euros.
Possible sur mâles ou femelles, le test EvaLim permet l’analyse la plus complète, avec 7 caractères évalués : facilités de naissance (FN), potentiel de croissance (CR), développement musculaire (DM), développement squelettique (DS), finesse d’os (FOS), facilités de vêlage (AV) et aptitude à l’allaitement (AL). « La génomique permet de connaître précocement le potentiel génétique pour mieux trier les futurs reproducteurs et reproductrices, et raisonner les accouplements », indique Amalia Sageaud, commerciale chez Ingenomix, société spécialisée en génomique créée à l’initiative des professionnels de la race Limousine.
Meilleurs GMQ
Une étude réalisée sur 1 007 pères génotypés ayant 107 207 descendants dans plus de 2 000 cheptels montre une bonne prédiction des tests génomiques. « Plus le score FN du père s’approche de 10, plus ses veaux sont légers en moyenne. Et plus le score CR augmente, plus les GMQ à 120 jours sont bons. » Par ailleurs, sur cette base de 1 007 taureaux, « une proportion de 11 % de mâles sont améliorateurs en croissance et en facilités de naissance, des caractères généralement opposés. » La génomique peut contribuer à sélectionner ces « perles rares ». Réalisée sur des effectifs beaucoup moins importants, une étude sur la voie femelle met aussi en évidence des gains de GMQ avec des index CR et AL proches de 10 chez les mères. Toutes ces moyennes ne sont toutefois pas une garantie à 100 %.
Lors de l’assemblée, David Delgoulet a précisé que la double indexation est désormais active pour la race, et présenté les nouveaux index Iboval (efficacité de carrière et réussite à l’IA 1re, capacité de croissance et morphologie post-sevrage). L’ingénieur a par ailleurs fait état des avancées du « sans corne » en race Limousine. « La génétique peut apporter une réponse. Des ristournes existent pour les veaux sans corne qui passent à Lanaud. » À noter que la section Bretagne est le 3e plus gros pourvoyeur de veaux à la station, pesant 12 % des apports. Agnès Cussonneau