La lutte contre les maladies commence à la floraison

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Sur les cultures de protéagineux, la période critique vis-à-vis des maladies commence au stade début floraison et s’achève environ 10 jours après la fin floraison.

La nuisibilité des maladies sur pois et sur féverole est en moyenne très inférieure à celle qu’on peut observer sur les céréales à paille. Cependant, en cas de conditions humides pendant la floraison, une intervention fongicide se justifie, pour éviter les pertes de rendements et conserver la qualité des graines. L’observation des cultures, du stade début floraison (DF) jusqu’au stade FSLA (Fin du Stade Limite d’Avortement – tous les grains sont formés), est essentielle pour piloter correctement la stratégie fongicide.

L’intensité d’anthracnose pilote la lutte sur pois

La maladie de l’anthracnose se développe en condition pluvieuse, qui fait progresser l’inoculum sur les étages supérieurs des plantes. En cas de forte attaque, la perte de rendement en absence de traitement peut atteindre plus de 20 quintaux par hectare. La protection de base reste le chlorothalonil. Cette matière active présente un bon rapport qualité/prix. La dose ne doit pas être inférieure à 1 000 g/ha de chlorothalonil lorsque le produit est utilisé seul. En présence des premiers symptômes, la première intervention doit avoir lieu au stade début floraison. Le traitement pourra être renouvelé 10 à 15 jours plus tard, notamment en cas de pluie pendant la floraison.

Le botrytis et le sclérotinia sont les deux autres maladies qui peuvent causer des dégâts significatifs aux cultures de pois. Le botrytis est à surveiller particulièrement à la chute des pétales. En cas de forte pression, l’intervention sera réalisée avec un produit associant chlorothalonil et pyriméthanil (Walabi ou Maori à 1,5 L/ha). Le sclérotinia est plus rare mais semble en recrudescence, notamment dans les rotations avec oléagineux. Il n’y a plus actuellement de produit autorisé en végétation sur pois.

Sur féverole, attention à la rouille en fin de cycle

Sur les feuilles de féverole, une intervention se justifie à l’apparition des premières taches d’anthracnose, à début floraison ou au plus tard à DF + 15 jours. Banko 500 à 2 L/ha présente une efficacité moyenne. En cas de présence simultanée d’anthracnose et de botrytis, on utilisera Amistar 0,6 L/ha ou une association avec triazole (Ibex/Opéra 0,6 L/ha, Priori Xtra 0,6 L/ha, Prosaro 0,6 L/ha). La rouille peut également se développer en fin de cycle, notamment sur féverole de printemps. C’est la maladie la plus nuisible pour le rendement. Un traitement est conseillé à l’apparition des premières pustules avec un produit à base de triazole : Horizon EW à 0,5 L/ha. En cas de risque conjugué de rouille et d’anthracnose/botrytis, on utilisera les produits suivants : Amistar 0,6 L/ha, Ibex/Opéra 0,6 L/ha, Priori Xtra 0,6 L/ha, Prosaro 0,6 L/ha. Pour les interventions tardives, il faut être attentif au délai avant récolte.

Sur lupin : principalement l’anthracnose

L’anthracnose est la maladie la plus nuisible, sur lupin d’hiver ou lupin de printemps. Elle démarre par petits foyers et se manifeste par des nécroses sur la tige entraînant une courbure du haut de la plante caractéristique. Le traitement de semence Wakil XL est fortement conseillé car il diminue le risque en végétation. Les premiers symptômes en végétation doivent déclencher une intervention avec Amistar (0,8 L/ha). En l’absence de traitement, ou en cas d’intervention trop tardive, la nuisibilité est forte (plus de 10 quintaux par hectare). Une attaque de rouille, plus rare, peut être maîtrisée avec une triazole (tébuconazole ou metconazole). Benjamin Pointereau et Michel Moquet /Arvalis-institut du végétal


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