La station expérimentale horticole de Bretagne Sud teste les techniques et les variétés, en légumes et petits fruits rouges, bios ou conventionnels. Elle ouvrait ses portes jeudi 15 mai.
Les maraîchers visiteurs ont pu s’attarder sur les différents essais réalisés à la station, sous un beau soleil. L’agrobiologie est toujours à l’honneur : mesures d’impact de la biofumigation sous abri froid, paillage de Bois Rameaux Fragmentés (BFR), conduite culturale du poivron en plein champ, associations de légumes, différentes stratégies de protection contre les ravageurs… Les essais de conduites conventionnelles ne sont pas en reste : rotations de cultures, impact du mode d’irrigation, sans oublier les essais variétaux. Les comparaisons d’efficacité et de biodégradabilité des films de paillage des sols se poursuivent. Tout comme les expériences de conduites de cultures de fruits rouges : libération progressive d’engrais ou comparaison de stratégie de réduction de l’indice de fréquence de traitement (IFT) de fraises hors sol. Visite de quelques essais avec Maët Le Lan, agronome.
Variétés de melons
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Les comparaisons entre variétés de melon adaptées au créneau précoce sous tunnel froid (en mode de production conventionnel) se poursuivent. Les essais de 2013 ont été réalisés sur plants greffés. Toutes variétés confondues, les résultats agronomiques obtenus sont très bons : vigueur des variétés, rendements et absence de problèmes sanitaires. La conduite culturale de melons greffés exige un pilotage fin de l’irrigation en fonction des conditions climatiques pouvant impacter la qualité gustative. Des tests sont réalisés en parallèle des analyses de laboratoire (teneur en sucres). Photo : Deux conduites seront évaluées en 2014 : greffées et non greffées, pour des semis d’avril (intérêt du greffage dans un contexte sanitaire difficile).
Associations d’espèces
[caption id= »attachment_8951″ align= »aligncenter » width= »201″] Associations d’espèces.[/caption]
Le puceron noir et l’acarien Tetranycus urticae sont les deux principaux ravageurs en maraîchage bio sous abri. Toute une gamme d’auxiliaires est disponible pour lutter contre ces ravageurs mais bien souvent leur utilisation ne suffit pas. De plus en plus d’études montrent l’intérêt d’associer deux espèces au sein d’une même parcelle pour s’en prémunir. L’an dernier, concombres et tomates ont été associées sur les mêmes planches (comparées à des planches témoins de concombre en monoculture). Pour les deux modalités, il n’y a pas eu de pertes liées aux pucerons. Par contre, de fortes attaques d’acariens sur plants de concombre ont été relevées en monoculture. Des acariens absents des parcelles de cultures associées ; Le climat plus humide provoqué par les plants de tomates a probablement gêné leur développement. La conduite simultanée de concombre et de tomate est possible, à condition de bien palisser et de bien tailler les plants de tomate. Les potentiels de rendements sont semblables. En monoculture : 9 kilos de concombres/m2. En culture associée : 4 kilos de concombre plus 5 kilos de tomates/m2. Cette année, des associations d’aubergines et de poivrons sont à l’essai.
Couverts végétaux estivaux
[caption id= »attachment_8952″ align= »aligncenter » width= »201″] Couverts végétaux estivaux.[/caption]
Les essais ont pour but de référencer et caractériser les couverts adaptés à une culture sous abri sur la période estivale, estimer la faisabilité agronomique des rotations incluant les couverts végétaux sous abri et évaluer l’intérêt agronomique et sanitaire testé sur les cultures légumières. Les travaux ont été menés sur 4 couverts. Le sorgho fourrager donne de bons résultats de biomasse. L’avoine diploïde ne s’est pas développée. Les résultats pour la moutarde et le sarrasin sont intermédiaires. Ci-contre, la culture de haricots après couvert (broyé et incorporé superficiellement
au sol).
Protection contre le mildiou
[caption id= »attachment_8954″ align= »aligncenter » width= »300″] Protection contre le mildiou.[/caption]
Des méthodes de protection de plants de tomates sont comparées : « chimique », « stimulateur de défenses naturelles », et méthode de plantation, « 1/3 de motte enfoncée » en terre pour assécher le collet (la maladie est favorisée par l’humidité au niveau du collet). Jusqu’à mi-juillet 2013, les modalités témoins « chimiques » et « stimulateur » ont été protégées contre le mildiou terrestre. A partir de cette date, l’ensemble des modalités a été touché par une seconde vague de mildiou. En fin de saison, il restait, en plants, 54% dans la modalité « stimulateur », 52% en « profondeur de plantation », 41% en témoin et 39% dans la modalité « chimique ».
Bernard Laurent