Au-delà du gain sur le coût de l’aliment, l’Earl de Tréviguet, à Lizio (56), enregistre une amélioration de la valorisation de ses porcs, grâce à la Faf.
À la tête d’un élevage de 220 truies naisseur engraisseur avec son épouse Sylvie, Pascal Boury est passé en FAF intégrale en juin 2013, avant la nouvelle récolte de céréales. Exit l’ancienne fabrique, pas toujours optimale, et l’achat de complémentaire. Désormais, seul l’aliment 1er âge est acheté. Toutes les céréales de l’exploitation des 110 hectares de SAU sont consommées par les animaux, mélangées à des tourteaux de colza, de soja et de tournesol, pour optimiser la formulation. « L’aliment gestante contient des tourteaux de colza et de tournesol ; pas de soja. Les aliments 2e âge et nourrain contiennent respectivement 5 et 10 % de maïs humide. Les aliments charcutiers, croissance et finition, en contiennent respectivement 50 et 60 %. Le reste est composé de blé, d’orge, de tourteaux et de minéraux ».
Pour réaliser l’opération, les éleveurs ont investi dans une fabrique d’occasion, placée dans l’un des hangars existants. Des cellules pour les tourteaux et trois silos pour les minéraux ont été achetés. Au total, en tenant compte de la main d’œuvre, de l’automatisation et du réseau, l’investissement est de 70 000 € (dont 15 000 € pour la fabrique). Le blé et l’orge sont stockés en silos couloirs ventilés. « Nous avons aussi installé un dispositif anti-bruit, en raison de la proximité d’habitations ». Le coût de la fabrication est de 12 € par tonne d’aliment.
Gain d’une dizaine d’euros par tonne
Un complément de céréales est acheté à des voisins à la récolte. Les achats de tourteaux sont contractés, si possible, 6 mois avant échéance. La livraison est effectuée par camion vis pour le soja (un camion tous les deux mois) et par camions de 15 tonnes pour les autres tourteaux. « Sur la période de fonctionnement, le coût des aliments est de 242 €/tonne, en moyenne, y compris le coût de fabrication (à comparer à une moyenne de 287 €/tonne pour l’aliment du commerce sur la même période) ». Par rapport au système précédent (achat de complémentaire), le gain est évalué à une dizaine d’euros par tonne, grâce essentiellement aux économies sur les aliments 2e âge et nourrain.
[caption id= »attachment_8807″ align= »aligncenter » width= »300″] Évolution du TMP et de la plus-value.[/caption]
Augmentation de la plus-value
Si l’indice de consommation global, depuis le fonctionnement de la FAF intégrale (novembre 2013), est resté sensiblement identique, à 2,8, la plus-value totale a progressé de plus de 3 centimes. Le pourcentage de porcs dans la gamme et le TMP, aussi bien pour les mâles que pour les femelles, se sont améliorés (voir tableau). L’éleveur y voit le résultat d’une formulation des aliments plus fine et d’un respect plus strict des quantités d’acides aminés contenus. En parallèle, il faut noter que le protocole de vaccination mycoplasme a été revu (meilleur positionnement). « Si la modification du moment de la vaccination a eu un effet bénéfique, elle n’explique qu’une faible part de l’amélioration des résultats », assure Pascal Boury qui n’a aucun regret d’être passé à la FAF intégrale. Bien au contraire. Bernard Laurent