Piloter la trésorerie avec le point d’équilibre

lait-vache-traite-tresorerie-tableau-de-bord - Illustration Piloter la trésorerie avec le point d’équilibre

Comme dans toute entreprise, le chef d’exploitation laitière a besoin d’un tableau de bord pour gérer sa trésorerie.

Le GPS de la trésorerie, c’est le point d’équilibre. Encore assez peu utilisé en production laitière, il s’agit pourtant d’un allié indispensable. Il permet d’apprécier l’évolution de la trésorerie d’une exploitation ou d’une activité par l’approche des flux financiers de trésorerie. Pour une ferme laitière, le point d’équilibre correspond au prix de vente des 1 000 litres de lait nécessaire pour faire face aux frais indispensables à l’activité, aux annuités bancaires et aux besoins privés de l’exploitant. Autre avantage de la méthode : c’est simple à calculer.

Mesurer l’EBE

Prenons l’exemple de M. Duchamp, producteur laitier avec un quota de 400 000 litres de lait qu’il réalise avec un troupeau de 55 vaches laitières et la suite. Producteur de lait spécialisé, M. Duchamp vend néanmoins tous les ans, des cultures récoltées sur 15 ha de terres. Il souhaite aujourd’hui connaître son point d’équilibre prévisionnel afin de mieux piloter son exploitation en période de crise. Première étape : mesurer l’Excédent brut d’exploitation (EBE). Sachant que l’EBE doit servir à payer la banque, à faire vivre la famille et à permettre de faire face à un imprévu, on peut aisément définir l’objectif à atteindre. Une approche pluriannuelle est également possible.

Simulation économique

2e étape : réaliser une simulation économique qui aboutira au calcul du point d’équilibre. Compte tenu des hypothèses retenues, le point d’équilibre de M. Duchamp, est de 334 €/1 000 litres. Pour réaliser ce calcul, il faut partir de l’objectif d’EBE auquel on ajoute les charges proportionnelles et de structure (excepté les amortissements et les frais financiers). Autrement dit, il s’agit de la somme à dépenser pour faire fonctionner la totalité de l’exploitation. Afin d’isoler la somme qu’il reste à couvrir par la seule vente de lait, il faut déduire du chiffre d’affaires de l’exploitation les ventes et produits reçus autres que le lait.

Budget de trésorerie

Le point d’équilibre est un instrument essentiel pour mesurer la résistance de l’exploitation par rapport au prix du lait. Il représente le seuil à partir duquel l’exploitation dégage de la trésorerie ou en perd. Dans le cas d’une situation à risque, le budget de trésorerie permet d’identifier les périodes pendant lesquelles les besoins sont les plus conséquents. En fonction de l’importance du déficit, il faudra alors envisager une ou plusieurs actions correctives. Le recours à un emprunt court terme pour financer le cycle de production est à privilégier. Ensuite, le recours à l’ouverture de crédit est une solution moins coûteuse que le crédit fournisseur. Elle peut être utile pour faire face aux aléas et permet d’assurer la jonction les deux ou trois mois précédant le versement des aides. En cas de nécessité, il faut réfléchir à des actions structurelles. Allonger la durée des emprunts, financer par emprunt un actif autofinancé, ou reprendre par un emprunt long et moyen terme des encours bancaires à court terme sont autant de solutions à envisager. Dans tous les cas, le banquier est au cœur du dispositif. Avant de le solliciter, il est impératif de préparer son argumentaire car il faudra le convaincre. L’objectif est de démontrer que l’exploitation est structurellement viable, et que la demande vise à franchir un cap difficile. Emmanuel Etesse / Cogedis Fideor


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