La féverole a pris la place du pois dans les mélanges céréaliers, chez Brice Le Cunff. En mélange au triticale, voire à de l’épeautre, elle couvre désormais une quinzaine d’hectares.
À la tête d’une ferme bio qui compte un élevage de 45 vaches allaitantes et 133 hectares de SAU, près de Lorient, Brice Le Cunff a misé sur la féverole. « J’ai commencé par faire des mélanges blé ou triticale avec des pois. J’ai abandonné en raison des problèmes de verse. Il fallait limiter la semence de pois pour éviter cette verse, avec, au final, un mélange trop faible en protéines ». Aujourd’hui, la féverole a pris la place du pois. Les problèmes de verse sont oubliés. « Je sème le mélange à raison de 80 kilos de semence de triticale et 80 kilos de féverole. En moyenne, sur l’ensemble des parcelles, j’obtiens un produit équilibré ». En terrain humide, la féverole prend néanmoins le dessus. En terrain plus sec, elle s’en sort moins bien et le triticale peut, selon l’agriculteur, représenter jusqu’à 70 % de la récolte. Le triticale est préféré au blé en raison de sa meilleure résistance au fusarium. Les rendements se situent entre 30 et 40 quintaux par hectare.
[caption id= »attachment_8541″ align= »aligncenter » width= »300″] Assolement 2014[/caption]
Rotations longues
Le protéagineux est toujours semé en mélange sur l’exploitation. « En pur, l’anthracnose peut ravager la culture ». Le mélange prend une part essentielle dans son assolement du fait de son intérêt agronomique, tant dans la lutte contre les adventices que pour leur apport en azote. Les rotations sont longues et les parcelles bénéficient des fumiers de l’élevage. 10 tonnes de fumier vieilli sont épandus par hectare après sarrasin. Après retournement d’une prairie, une culture de maïs est implantée puis une céréale pure, avant un mélange céréalier (avec féverole) puis un sarrasin et un autre mélange. « En général, il y a au moins 4 années de cultures à se suivre ». Des couverts végétaux (mélanges qui contiennent toujours un trèfle) sont semés avant les cultures d’orge de printemps, de maïs et de sarrasin.
Rencontre technique le 17 juin
Le Groupement des agriculteurs biologiques organise une après-midi technique, dès 14 heures, à Ploemeur, pour sensibiliser les agriculteurs conventionnels à l’intérêt des mélanges céréaliers, le 17 juin (visites de parcelles sur 2 exploitations).
La production d’une cinquantaine d’hectares de cultures est vendue. 15 tonnes sont conservées pour les animaux (45 vaches et la suite). Les veaux consomment du concentré fermier et les bœufs ont jusqu’à 6 kilos par jour en finition, selon la période. Les allaitantes peuvent avoir 1 à 2 kilos d’aliment en hiver. L’éleveur souhaite augmenter la surface en herbe. L’objectif est de consacrer une quarantaine d’hectares de cultures à la vente. Bernard Laurent