Après les assemblées générales du Sérémor, de Solutis Emploi et de l’AEF (association-emploi-formation), un débat sur l’accueil des apprenants et des salariés a révélé la nécessité de sensibiliser les agriculteurs à cette problématique. Un accueil négligé peut détourner les éventuels candidats d’une carrière dans le domaine agricole. D’autant plus que ces derniers sont, de plus en plus, issus d’un milieu extérieur.
Daniel Audo, président de l’AEF
« Un employeur doit éviter de demander à un stagiaire ou à un nouveau salarié de commencer par des lavages, une sortie de lisier ou une castration, comme on le voit parfois. C’est le meilleur moyen de décourager le nouvel arrivant. »
Gaëtan Le Seyec, élu Chambre d’agriculture
« Les recrutements sont souvent faits dans l’urgence. Il faut les préparer. Les formations ressources humaines (Agriformateurs) existent mais il est difficile de mobiliser les agriculteurs sur ce sujet. Il y a pourtant un manque de connaissances sur la législation du travail, sur la sécurité. »
Frédéric Daniel, président JA
« Quand ils arrivent sur une ferme, les éventuels futurs actifs, venant de différents horizons, ne doivent pas se sentir victimes de la pression économique qui peut créer un malaise d’emblée. La législation ne doit pas être un frein à l’embauche de stagiaires de moins de 18 ans. »
Frank Guéhennec, président de la FDSEA
« Un stagiaire ne doit pas couvrir un manque de main d’oeuvre sur l’exploitation. Il vient pour apprendre et il faut pouvoir lui consacrer du temps. »
L’emploi agricole 56 en chiffres, en 2013
- 22 000 journées de remplacement pour le Sérémor (+ 1,3 %).
- 5 223 journées pour Solutis Emploi (+ 2 %).
- 256 offres d’emploi proposées via l’AEF dont 41 % en CDI (stabilité depuis 2010) dont 150 en lait et porc.
- 366 demandes d’emploi via l’AEF (+ 28 %, lié aux efforts de communication vers les étudiants).
- 150 offres pourvues via l’AEF (autres offres pourvues par d’autres réseaux).
Pierre-Yves Le Bozec, président du Sérémor
« L’accueil est un sujet qui est toujours abordé par nos salariés de remplacement dans nos réunions internes. Les agriculteurs doivent prendre un temps pour faire visiter la ferme, expliquer ce qui peut être dangereux ou poser problème, transmettre les consignes. C’est une question de bon sens, qu’heureusement, beaucoup d’employeurs appliquent naturellement. »
Jean-René Meunier, agriculteur
« Personnellement, je ne prend pas de stagiaires car je n’ai pas le temps de les former. Je le regrette. Ne peut-on pas imaginer un mandat proposé aux maîtres de stage, co-financé par la profession, pour la prise en c harge de ce temps de formation, qui, au final, sert à tout le monde ? »
Un représentant des centres de formation
« Nous devons préparer les jeunes stagiaires et surtout leurs parents qui ont souvent des préjugés négatifs sur l’agriculture pour éviter l’échec. »
