« Faire partie du tiers supérieur en prix du lait »

cooperative-even-lait-investissement-lait-guy-le-bars - Illustration « Faire partie du tiers supérieur en prix du lait »

Avec 1 400 adhérents et 5 320 salariés, le groupe Even a réalisé un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros en 2013. La coopérative laitière engage 70 millions d’euros d’investissements en 2014. Interview de Guy Le Bars, président d’Even.

Le chiffre d’affaires de la coopérative dépasse pour la première fois les 2 milliards d’euros. Les producteurs en profitent-ils ?

L’objectif d’Even est de se situer dans le tiers supérieur au niveau du prix du lait. Ce qui compte, c’est le prix perçu sur l’année : l’an dernier, il a atteint 353 €/1 000 L, un niveau jamais atteint. Cette année, le retour de résultat aux adhérents s’élève à 9 € / 1 000 litres versés en juillet 2014. Le bon fonctionnement de Laïta a également permis d’offrir aux producteurs 10 % de volumes additionnels sur la campagne 2013-2014. Cette allocation s’élève à 15 % sur la campagne 2014-2015.

Les producteurs sont-ils prêts à produire ce lait supplémentaire ou est-ce la coopérative qui a besoin du lait pour saturer les outils ?

Une enquête menée par des étudiants de l’ESA montre que le potentiel d’augmentation de production est de 14 % sur la zone Laïta, soit une perspective de production de 1,6 milliard de litres pour une réalisation actuelle de 1,4 milliard. En investissant 80 millions d’euros dans de nouveaux outils, Laïta se prépare à traiter ce volume supplémentaire, mais adapte aussi ses usines qui tournent déjà à plein 7 jours sur 7 et sont saturées. En parallèle, nous avons les marchés en face, entre autres, sur le grand export.

Dans ce contexte laitier porteur, les trésoreries des producteurs restent néanmoins très tendues.

En lait, les trésoreries mettent du temps à remonter. En 2013, les producteurs ont dû faire face à une hausse importante du prix des intrants. Au printemps 2013, la coopérative a attribué une aide à la trésorerie de 6 €/1 000 L. En parallèle, de nombreux producteurs ont conforté leurs stocks qu’ils n’ont pas forcément financé par du court terme. Reste qu’il y a un réel décalage du prix français par rapport au prix payé dans les pays du Nord de l’Europe, tiré par le prix mondial.

D’où cette volonté forte de s’internationaliser ?

En 2013, nous avons peiné à passer des hausses à la grande distribution, sauf avec le médiateur de la République. Cette année, le climat est plus serein. Notre stratégie à l’export porte davantage sur la valeur ajoutée que sur le volume dans un marché export qui, par définition, est volatil. Et c’est aussi en raison de cette volatilité que nous développons la distribution alimentaire qui est devenue un élément stabilisant de la coopérative en générant une part non négligeable de son revenu. Autrement dit, il s’agit d’une diversification structurante pour l’entreprise. Propos recueillis par Didier Le Du


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