Le chou et la navette pour assurer la variabilité génétique

variabilite-genetique-programme-recherche-colza-patrick-vallee-rheu - Illustration Le chou et la navette pour assurer la variabilité génétique

Pour maintenir la variabilité génétique, des programmes de recherche souhaitent revenir sur le matériel génétique d’origine, à partir de variétés de printemps ou à l’aide de la progéniture du colza.

« La recherche sur le colza a démarré dans les années 50 et la sélection a certainement induit la perte de caractères intéressants », explique Patrick Vallée, de l’UMR Igepp à l’Inra du Rheu (35), lors d’une journée technique organisée en collaboration avec le Cétiom vendredi 20 juin. Aussi, des pépinières de colza, sur le site du Rheu remettent à jour des caractéristiques perdues ou oubliées sur du matériel génétique d’origine, pour maintenir une variabilité génétique. Semées le 18 septembre, avec un semoir pneumatique 6 lignes, près de 5 000 lignes distinctes se côtoient dans une parcelle, à raison de 1 à 3 lignes par variété.

Croisement en serre avec du colza de printemps…

Une des voies de recherche se base sur le colza de printemps, moins sélectionné jusqu’alors. Il est croisé avec du colza d’hiver, dont il est assez éloigné génétiquement. « Cette méthode a l’avantage d’obtenir du nouveau matériel génétique rapidement », explique le chercheur. Quatre générations de plants sont cultivées en pépinières. Les colzas les plus tardifs sont sélectionnés par rapport à la précocité de leur floraison. Près de 5 000 sacs sont posés sur ces plants en avril, pour assurer l’auto-fécondation de la plante. Toutes les graines récoltées sont analysées à l’infrarouge pour recueillir les caractéristiques technologiques.

… ou à partir du chou et de la navette

« Avec le chou et la navette, on remonte aux origines du colza », rappelle le scientifique. Ce programme, sur quatre ans, crée des populations avec une base génétique large, tout en conservant un potentiel de rendement intéressant. 10 choux et 10 navettes, éloignées génétiquement les uns des autres, ont été ainsi utilisés. « Au niveau de la variabilité génétique, ce schéma est le plus intéressant, mais le travail de recherche est plus long ». Un travail de longue haleine, en effet, car ces produits ont des nombres de paires de chromosomes différents. Pour trouver des plantes à 38 chromosomes, 20 000 plantes doivent être analysées au test cytométrique à chaque génération. Au terme de ce programme, les premières graines vont être distribuées aux sélectionneurs privés cet automne. A eux de les utiliser ensuite à bon escient pour rechercher dans leurs futurs croisements des résistances aux maladies, aux insectes tout en maintenant les qualités techniques de la graine. Des essais porteurs d’espoir pour la filière colza. Carole David


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