Les comités de développement de la Chambre d’agriculture veulent redonner de l’essor aux groupes. Témoignages d’agricultrices et d’agriculteurs convaincus.
Après la grande époque de la vulgarisation et des rendez-vous bout de champ à tous les coins de champs, l’individualité a touché les campagnes. Comme le reste de la société. Et pourtant, rien ne vaut des échanges sur le terrain pour progresser techniquement, économiquement, mais aussi humainement. C’est ce qu’ont répété des adeptes de cette formule lors du forum organisé dans le cadre de l’assemblée générale de la Fédération des comités de développement, vendredi dernier, à Pleyben.
Un petit air d’entraide
Gaëlle Cossec, productrice de lait à Pouldreuzic, fait partie de ces agricultrices qui louent les bénéfices de cette démarche collective. « Je fais partie d’un groupe qui travaille sur l’autonomie alimentaire des élevages », dit-elle, en expliquant que les visites d’exploitation qui prolongent les réflexions en salle sont riches d’enseignements. « Pour notre part, la crise laitière de 2009 a été une épreuve très difficile. Aujourd’hui, nous nous sommes orientés vers un système herbager. L’expérience d’autres éleveurs nous a convaincus. Certes, les vaches produisent moins de lait, mais nous avons gagné en autonomie financière. Après deux ans de mise en œuvre, l’effet se fait sentir sur le trésorerie », explique-t-elle, en vouant une sincère reconnaissance aux membres du groupe qui ont épaulé son couple pour accompagner la réorientation de leur système d’élevage. Et d’ajouter que « les formations ont aussi l’avantage d’obliger à sortir de son exploitation, à prendre du recul ».
Dans un autre domaine, sept agricultrices du Nord-Finistère apprécient également de se retrouver pour partager leur passion commune pour la photographie agricole. Guidées par une photographe professionnelle, elles réalisent aujourd’hui de très beaux clichés qui servent de support à des expositions sur la vie à la ferme. « Ces expositions nous permettent de montrer le vrai visage de l’agriculture », souligne Marie-Françoise Le Bloas, agricultrice à Guipronvel, en faisant remarquer qu’avant « les enfants des alentours venaient souvent à la ferme et découvraient naturellement l’agriculture ».
Innovation en zone légumière
Sur la zone légumière du Nord-Finistère, un groupe innovation se réunit régulièrement pour échanger. « Notre but est d’aller voir ailleurs pour détecter s’il existe du matériel transposable sur nos exploitations. À cet effet, nous écumons pas mal de salons », note Hubert Boulc’h, légumier à Taulé. Et d’indiquer que l’objectif du groupe est, entre autres, de trouver des solutions par rapport au manque de main-d’œuvre et aux tâches considérées comme fastidieuses. À ce titre, il y a un an, un petit robot avait fait sensation en binant en totale autonomie une parcelle d’artichaut lors d’une démonstration coordonnée par la Chambre d’agriculture. Et comble du luxe : il prévient l’agriculteur par SMS quand le travail est fini.
La photo, support de communication
Aujourd’hui, grâce aux expositions photos mises en place par le groupe d’agricultrices, c’est l’agriculture qui va à la rencontre de la population. Et Agnès Lainé, agricultrice, à Plougonvelin, de soulever un autre angle positif de leur travail de groupe : « Cela nous permet de sortir de notre quotidien ; je reviens boostée de ces journées ».
Se retrouver
Dans le Poher, ce sont des jeunes agriculteurs qui louent les vertus du groupe. « Nous sommes tous d’une même génération, installés plus ou moins à la même période », racontent Ludovic Rohou, Mathieu Pensec et Vincent Le Drenn. « Organiser une fête du labour en septembre nous permet de se retrouver et de communiquer sur notre métier ». Didier Le Du