Le « péage de transit » destiné à remplacer l’Écotaxe épargnera-t-il l’économie régionale et finistérienne ? « Pas du tout », répond aussi sec Thierry Merret, porte-parole des Bonnets Rouges et membre du collectif des acteurs économiques bretons. « Car, même si la gratuité des routes bretonnes est annoncée, chacun sait que l’essentiel des produits agricoles et agroalimentaires bretons transite au-delà des frontières bretonnes », rappelle-t-il à l’évidence.
Le collectif des acteurs économiques bretons calcule également que le coût sera à la hausse sur le réseau intérieur breton. « En effet, selon le système de majoration de prix obligatoire sous peine d’amende de 15 000 €, le prix de tout transport, qu’il passe ou ne passe pas par une route écotaxée, sera majoré de l’ordre de 2,5 %. Cela signifie que le prix d’un transport, allant du Guilvinec à Rennes, devra être majoré par le transporteur de l’ordre de 2,5 % alors que le véhicule ne passe pas par une route écotaxée. Même calcul pour un transport de marchandise, allant de Quimper à Brest ».
Cette analyse conduit le collectif à s’opposer à cette taxe nouvelle version dont « les coûts de perception sont de l’ordre de 50 % ». Le collectif des acteurs économiques bretons estime par ailleurs que les camions français paieront 80 % de la facture, ce qui conduira à fragiliser les entreprises de transport françaises face à leurs concurrentes étrangères. Et de mettre en garde contre la forte probabilité que le barème moyen de 13 centimes par km ne manquera pas d’augmenter dans les prochaines années.