« Le projet de loi de transition énergétique prévoit un développement massif des énergies renouvelables avec notamment le lancement d’un appel à projet pour 1 500 méthaniseurs », a déclaré Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, lors d’une conférence de presse, le 18 juin à Paris, pour mobiliser le milieu rural et les agriculteurs. « L’injection de biogaz dans le réseau permettra de diminuer progressivement la part du gaz fossile », insiste-t-elle. A cet effet, une enveloppe dédiée de 100 millions d’euros est prévue. Autre source de financement : la création d’un fonds national de la transition énergétique et de la croissance verte qui sera doté de 1,5 milliard d’euros sur trois ans.
Cette volonté de soutenir le développement de la méthanisation sur le territoire n’est pas sans rappeler la politique annoncée de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, grâce au plan Énergie méthanisation autonomie azote (EMAA). L’objectif fixé est de 1 000 méthaniseurs à horizon 2020. « L’appel d’offres de l’Écologie participera à la réalisation de l’objectif fixé dans le plan EMAA », complète le ministre de l’Agriculture.
L’avis du CESE attendu
« Le Premier ministre a l’intention de saisir le Conseil économique, social et environnemental (CESE) très prochainement, avant l’examen du projet de loi (de programmation sur la transition énergétique) par le Conseil des ministres en juillet », a affirmé Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, à Jean-Paul Delevoye, président du CESE, dans une lettre, publiée le 17 juin. Le même jour, le CESE a affirmé que son projet d’avis serait soumis au vote en Assemblée plénière, le 9 juillet.
Des transports moins dépendants des hydrocarbures
Parmi les 9 actions concrètes prévues, le gouvernement affiche aussi l’ambition d’avoir « des transports moins dépendants des hydrocarbures : en 2030, 15 % des déplacements en France seront alimentés par un carburant 100 % renouvelable », alors que 10 % sont déjà prévus pour 2020. En effet, selon le gouvernement : « Le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre avec 27 % des émissions totales en 2011. Les transports représentent 35 % de la consommation d’énergie. La France reste fortement dépendante des importations d’hydrocarbures, notamment dans le secteur du transport routier. » Pour réduire cette dépendance, la France peut compter sur sa production nationale de biocarburants, plus de 2 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), qui est utilisée dans l’essence et le gazole pour les transports sur route.