Les niches à porcelets permettent d’économiser de l’énergie, grâce à une baisse de la température ambiante dans la salle. Qu’en est-il des performances zootechniques ? Enquête en élevages.
Un gain de 470 g par porcelet, en moyenne, au sevrage, sur 106 portées dans un élevage du Finistère. L’enquête réalisée par le groupement Triskalia plébiscite la niche. « Pas celles des élevages de nos pères », rassure Philippe Le Vannier, responsable de l’étude. « Des niches sous capot, suffisamment ergonomiques pour ne pas alourdir la charge de travail ». Dans cet élevage de 360 truies, les pertes par écrasement, déjà relativement faibles, ont diminué de 0,5 % (comparaison avec des demi-bandes témoins dans des salles séparées). « Dans des élevages moins performants à ce niveau, on peut imaginer un gain plus élevé, grâce aux niches ». Le nombre de sevrés est donc supérieur. C’est surtout le poids de portée qui interpelle. « Les porcelets pesaient, en moyenne, à 21 jours, 6,76 kg sous les niches, contre 6,29 kg, dans les cases classiques, sans niches ».
Consommation des truies en hausse
La consommation quotidienne des truies en maternité a été relevée, en parallèle. Les courbes alimentaires se superposent les deux premières semaines, entre les 2 lots de truies (salles avec niches à 19°C de température ambiante ou sans niches, à 24°C). Elles se séparent en troisième semaine. Cochettes et multipares ont consommé plus d’aliment dans les salles avec niches. La température ambiante, plus basse, en est probablement responsable. Un autre essai, dans un second élevage de 600 truies en repeuplement, a permis de comparer 3 niveaux de température ambiante dans 3 maternités (18-20-22° C), toutes avec niches. Les résultats confirment les effets entrevus dans le premier élevage, pour le poids au sevrage (à 28 jours) : 420 g de gain par porcelet sevré dans les salles où la température est la plus basse. La consommation des truies s’accroît avec une baisse de la température ambiante. A 18°C, elles ont consommé 117 kg d’aliment sur 4 semaines ; à 20°C, 113 kg et à 22°C, seulement 110 kg. La différence se fait à partir de 15 jours après la mise-bas.
[caption id= »attachment_6874″ align= »aligncenter » width= »300″] Analyse de 288 portées de cochettes (élevage en peuplement)[/caption]
Retour sur investissement rapide
La niche demande tout de même un léger surcroît de travail. Un enregistrement de la durée des tâches a été réalisé dans le premier élevage. « 15 minutes de plus pour castrer 18 portées à deux personnes. 20 minutes de plus pour laver les salles. Il faut également surveiller en passant par le couloir arrière et rentrer dans certaines cases ». Le jour de la mise bas, la lampe à l’arrière de la truie doit être enlevée dès la fin de la parturition ; la consigne de température de la salle doit être rapidement abaissée à 18°C. « Sur le premier élevage de 360 truies, conduit en 5 bandes, les 72 niches ont coûté 8 000 € (110 €/case). Il faut y ajouter 10 000 € pour la ventilation et l’adaptation de l’électricité soit un total de 18 000 € ». Le retour sur investissement est estimé entre 18 et 24 mois. Bernard Laurent