Race Limousine : Père et fille partagent le goût de la sélection

didier-yon-selection-race-limousine-bovin-exploitation - Illustration Race Limousine : Père et fille partagent le goût de la sélection

Le 1er janvier dernier, Adeline Yon a rejoint son père Didier sur l’exploitation familiale, partageant avec lui le goût de la sélection en race Limousine. Visite d’une exploitation où valeur ajoutée rime avec maîtrise des coûts.

C’est le décor verdoyant de Trébry (22), égayé par les belles robes rousses des Limousines, qu’avaient cette année choisi les responsables du groupement bovins viande de Triskalia pour leur journée annuelle technico-conviviale. Environ 200 personnes étaient présentes sur l’EARL du Bois au Bé. Suite au départ en retraite de sa mère Josiane, Adeline Yon s’est installée avec son père Didier le 1er janvier 2014, après 10 ans passés comme responsable qualité de l’abattoir de Kermené. Trois ans auparavant, la jeune femme avait annoncé sa volonté de poursuivre le travail de sélection développé par sa famille ; ses parents ont alors commencé à recapitaliser. Son grand-père maternel avait fait venir les premiers animaux du Limousin en 1972.

[caption id= »attachment_6862″ align= »aligncenter » width= »300″]Le parc de contention est équipé d’un marchepied, de lices rabattables et d’une porte de tri Le parc de contention est équipé d’un marchepied, de lices rabattables et d’une porte de tri.[/caption]

Vente de reproducteurs

Aujourd’hui, l’élevage naisseur sélectionneur accueille 83 vaches allaitantes et 35 génisses de renouvellement. Chaque année, l’EARL commercialise 15 génisses pleines, 4-5 JB finis et 20 broutards mâles reproducteurs (en ferme ou à la station de Lanaud). « Nous cherchons à vendre de bons reproducteurs, mâles et femelles, avec la meilleure génétique possible, en veillant à réduire les coûts de production », ont synthétisé les éleveurs lors de la porte ouverte. L’autonomie alimentaire est recherchée. Sur les 98 ha de SAU, la culture d’herbe, « la plus importante sur l’élevage », s’étend sur 69 ha. « 12 ha sont en RGH-TV, pour la pâture, l’enrubanné et le foin. 4 ha sont en RGA-TB pour la pâture exclusivement, 4 ha “d’herbe à fibre” sont destinés à la pâture et au foin, et le reste est en prairies permanentes de diverses graminées. » 13 ha de la SAU sont en maïs ensilage, affichant des rendements de 12 à 15 t MS/ha. Sur les 16 ha de céréales, 5,8 ha sont autoconsommés (2 ha de blé, 1 ha d’orge, 1 ha de triticale et 1 ha d’épeautre). « Entre les cultures de maïs, de céréales et d’herbe, 45 ha sont retournés chaque année. »

Intervenir seul et en sécurité

Avec l’arrivée d’Adeline et pour permettre à une personne seule d’intervenir en sécurité sur les bovins, Didier Yon a décidé d’installer un parc de contention sur mesure, il y a un peu plus d’un an. La conception a été réalisée à partir de plans en 3D, avec l’appui technique de la société Pasdelou et de Culti Vert. « La contention fixe est équipée d’une demi-lune avec barrière anti-retour. Le couloir de contention de 5 m, avec un marchepied à côté, permet d’intervenir sur deux vaches simultanément. Les lices sont rabattables pour s’adapter aux jeunes animaux. En bout de couloir, la porte de tri débouche d’un côté sur une cage qui existait sur l’exploitation et qui a été équipée d’un plateau de pesée », explique Christophe Pasdelou. Les éleveurs ont confié la confection de la dalle et la mise en place des poteaux à une entreprise de maçonnerie. Ils ont ensuite aménagé l’installation qui permet de multiples interventions : prophylaxie, échographie, sexage, sevrage, parage, bouclage, pesage et embarquement.

Système herbager

Les vêlages sont concentrés en fin d’été et sur l’automne. Pour les vaches, « la ration d’hiver est constituée de 9 kg MS d’ensilage d’herbe préfané, de 3,5 kg MS d’ensilage de maïs, d’1 kg MS d’enrubanné, de paille et de pierres à lécher. En été, le pâturage est favorisé. A la mise à l’herbe, les broutards femelles et mâles sont séparés. Les mâles sont complémentés au nourrisseur. » Au cours de la journée, les éleveurs ont pu assister à différents ateliers, notamment sur les espèces fourragères, la génétique et le contrôle de performances. Agnès Cussonneau


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article