Se rattacher à une Cuma existante, ou en créer une, sont des solutions intéressantes pour maîtriser l’investissement dans des outils en maraîchage bio, sans forcément augmenter les surfaces.
Le désherbage est un point-clé de réussite en maraîchage, d’autant plus sur des systèmes en agriculture biologique. C’est pourquoi Agrobio 35 (Groupement des agrobiologistes d’Ille-et-Vilaine) a organisé la première plate-forme technique bretonne spécialement destinée aux maraîchers bio, en partenariat avec les syndicats de Bassin Versant, le 27 mai sur l’exploitation du lycée agricole du Rheu. Différents matériels de binage étaient en démonstration.
Location, copropriété ou Cuma
Mais le coût de ces matériels peut toutefois être un frein. L’acquisition en groupe est une solution, qui peut même parfois permettre une installation. « Pour accroître la rentabilité de leurs systèmes, les maraîchers diversifiés ont besoin de travailler ensemble », souligne Thérèse Piel d’Agrobio 35. La location (à des entreprises ou à une Cuma) peut permettre de tester un matériel, aider à la mise en place d’une organisation, mais elle est sans doute plus coûteuse au final. Et bien souvent, les producteurs ont tous besoin du matériel en même temps. Acheter un outil en copropriété est aussi possible, l’intérêt par rapport à la création d’une Cuma étant de ne pas avoir à nommer un président, un trésorier… « Mais l’utilisation, les conditions d’entretien… ne sont pas définies. Il faut se faire confiance. Une Cuma met un cadre et clarifie », précise Olivier Le Mouël, conseiller FDCuma 35/22.
Étude de faisabilité autour de Rennes
Actuellement autour de Rennes, 14 agriculteurs bio souhaitent étudier la faisabilité d’une Cuma pour du matériel, et éventuellement de la transformation et commercialisation. Une expérience positive de mutualisation a été menée au Nord de la Loire-Atlantique. Une herse étrille, une bineuse 3 rangs et un pulvérisateur ont notamment été acquis. « La Cuma nous permet des investissements contrôlés, accroît la rentabilité de nos exploitations, tout en préservant nos structures à taille humaine », expliquent des membres du groupe.
Se rattacher à une Cuma
La possibilité de se rattacher à une Cuma existante est une option intéressante. « Des passerelles existent entre les différentes productions. La bineuse peut servir aussi sur les grandes cultures, un petit tracteur peut aller dans les tunnels des maraîchers bio et tirer la bineuse. Avoir deux tracteurs de dimensions différentes, pour les serres ou pour l’extérieur, est aussi possible en Cuma », note Thérèse Piel. Un producteur ajoute : « Certains outils de travail du sol en profondeur ne servent que tous les trois ans, un achat en Cuma peut permettre de faciliter leur financement. »
Mais parfois le matériel spécifique au maraîchage bio n’intéresse pas les autres membres. « Des Cuma peuvent être créées, avec un appui de la FDCuma pour définir les besoins, les coûts d’amortissement, les charges de fonctionnement… Des subventions sont également possibles. Pour créer une Cuma, il faut 4 adhérents au minimum. L’injection de parts sociales est définie selon la surface, le chiffre d’affaires… Elles sont récupérées au départ de la Cuma. Il est également possible de faire du bénéfice pour autofinancer du matériel », détaille Olivier Le Mouël. Les Cuma peuvent s’adapter à différentes tailles de territoires, peuvent permettre l’achat groupé de carburant, de graines, peuvent servir à mettre en place une structure de commercialisation… Autant d’options qui peuvent intéresser les producteurs bio, ou non… Agnès Cussonneau