Un système économique en vêlage à 26 mois

elevage-normande-systeme-economique-velage - Illustration Un système économique en vêlage à 26 mois

Le système conduit sur l’EARL Le Meleuc à Plerguer (35) offre de la sécurité dans un environnement agricole plus instable.

Alors que 2015 approche, les éleveurs Normands se sont interrogés sur l’adaptation de leur race à la fin des quotas et la spécialisation laitière pressentie à l’Ouest, lors de l’assemblée générale des syndicats d’Ille-et-Vilaine et de Bretagne, le 6 juin. « Nous devons sélectionner des animaux performants pour produire un lait à forte valeur ajoutée, accompagné d’une maîtrise technique parfaite. La diversification des produits (lait, TP, viande), alliée à une productivité à l’hectare, tout en cherchant davantage d’autonomie sont les grandes pistes », souligne Roger Brault, président de Normande 35.

Vente de viande bovine

Des propos qui ont été illustrés lors de la visite de l’exploitation de Laurent Leduc à Plerguer (35), installé sur 70 ha, avec 305 000 L de lait produits par une quarantaine de vaches (moyenne de 7 800 kg/VL). « Tous les animaux nés sur l’exploitation sont valorisés : les veaux mâles en taurillons de 20-22 mois, les génisses pour le renouvellement et la vente », explique l’éleveur. L’efficacité économique est assurée par des animaux performants en vêlage précoce. Alors que la moyenne de race est de 30 mois au premier vêlage, il est de 26 mois sur l’élevage, et pourrait sans doute être encore abaissé de 1 ou 2 mois. « Je me suis intéressé au vêlage précoce dès mon installation, car j’avais des problèmes sur les vêlages dus à des vaches trop grasses. Faire vêler plus jeune a résolu ces soucis. Cela me permet par ailleurs de gagner de la place en bâtiments et des surfaces. Je vends 23 ha de blé et 7 ha de colza. » En bonus, le vêlage précoce permet de bénéficier plus vite du progrès génétique. Cet hiver, 50 % des génisses ont reçu des doses sexées.

Une attention particulière est consacrée à l’élevage des veaux, avec une absence de mortalité jusqu’à 75 j. « Les veaux reçoivent tous du colostrum, avec la sonde si besoin : 3-4 L à volonté la première semaine. Ils sont en cases individuelles pendant 4 semaines. Le paillage est réalisé avec soin et il n’y a pas de buvée le dimanche soir afin de permettre une purge. De l’aliment génisses est ajouté au lait, au maïs grain entier et à la paille, à partir de la 4e semaine. La porte de la nurserie n’est jamais ouverte en journée. » Des manchons de traite sont attachés dans les cases pour éviter que les génisses se tètent. Astucieux…

Normande 2050

« Nous avons lancé en octobre dernier la prospective « Normande 2050 », avec la participation d’éleveurs, pour définir et renforcer les atouts concurrentiels de la race dans un contexte en mutation », précise Albéric Valais, directeur de l’OS Normande. Deux axes de travail ont été définis : la génétique avec un génotypage de masse qui va être enclenché pour indexer de nouveaux caractères (santé des pieds, aplombs, métabolisme…), et la communication vers les éleveurs et le grand public.

Des pesées

Au sevrage, vers 10-12 semaines, du maïs grain aplati et du tourteau 70-30 apparaissent dans la ration. Les transitions alimentaires sont bien respectées. Au final, le coût alimentaire est inférieur à la moyenne de la race. Les génisses sont toutes pesées, trois fois par an jusqu’à l’insémination à 16-17 mois pour un poids de 450 kg environ. « Aujourd’hui, je réalise les inséminations, pour des raisons économiques, mais surtout pour essayer d’inséminer au meilleur moment. »

« Certes, le vêlage précoce conduit à un développement corporel et des quantités de lait produites moindres en 1re lactation, mais le retard est rattrapé en 3e lactation. Et la production par jour de vie est supérieure : + 1 kg avec 6 mois de différence d’âge au vêlage », chiffre Arnaud Frin, de la Chambre d’agriculture. Seul sur l’exploitation, Laurent Leduc délègue les travaux de récolte et d’épandage. Il dispose d’un bâtiment confortable avec racleur et prochainement un Dac. Il est par ailleurs adhérent d’un groupe Ceta depuis 20 ans, contribuant à sa réflexion continue sur la gestion de son exploitation. Agnès Cussonneau


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