La faucheuse andaineuse permet de récolter des parcelles de colza (ou céréales) avec des adventices ou des couverts associés encore verts. Elle offre également une maturation plus rapide et homogène du colza.
Sur les plantes encore vertes de colza, les graines sont noires en haut, mais encore rouges dans le bas. C’est le moment optimal où la machine doit intervenir, divisant la culture dans l’axe et la coupant à la base. Deux tapis tournant acheminent les végétaux de part et d’autre du tracteur, formant deux andains bien aérés, peu sensibles à la pluie et au vent. La moissonneuse passera dans 5 jours environ quand les gousses seront sèches. « Jamais utilisée en Bretagne, cette machine a été conçue il y a plus de 20 ans, à destination des parcelles de colza semence. Elle permet un mûrissement plus homogène.
En Bretagne, l’intérêt majeur est d’obtenir des récoltes de meilleure qualité dans des parcelles ayant beaucoup d’adventices ou des plantes compagnes non gelées, en bio par exemple. Les parties vertes sèchent, ne communiquent plus d’humidité aux graines de colza lors du battage, et sont évacuées plus facilement à la récolte », explique Erwann Touffet, distributeur breton. « Cette faucheuse-andaineuse portée demande un tracteur de 100 CV et une puissance de relevage de 1,2 tonne. Tous les organes sont entraînés par système hydraulique, alimenté par le tracteur ou une centrale placée à l’arrière du tracteur. » Avec une largeur de coupe de 6,20 m, cette machine fabriquée par Equip’Agri, une société de l’Aube, est vendue 24 370 € HT.
Gain de séchage
« Elle laisse la porte ouverte aux couverts associés dans une optique de réduction des phytos. Le coût, en intégrant la vitesse plus rapide de passage de la moissonneuse, le meilleur remplissage des grains et la réduction des frais de séchage, devra être évalué », observe David Bouillé, ingénieur Dephy Ferme Ecophyto. Pour Sylvère Wittorski, de la SA Pinault (collecte de céréales bio), cette technique, utilisable également sur des céréales, du sarrazin, « permet de réduire les risques sanitaires et d’impuretés, et de baisser les coûts de séchage et de triage. Très intéressant. » Agnès Cussonneau
L’avis de Jean Raimbault, Ingénieur régional Cetiom
Permettant une maturation plus rapide et homogène, cet outil pourrait aussi être utilisé sur des parcelles saines. Il permet de désengorger une période d’activité intense lors des moissons. Les nouvelles variétés de colza, offrant davantage de productivité, restent par contre vertes plus longtemps. Avec cette technique, le colza peut être coupé 10-15 jours avant la récolte normale : à 25 % d’humidité, il est mûr au sens physiologique. On retrouve un positionnement plus pratique, avant les céréales. La fauche est également possible sous la pluie ou la nuit.
Contact : Erwann Touffet 06 72 10 96 24 www.touffet-technologie.fr