Des exploitations bretonnes en mouvement

Le visage de la production laitière bretonne a été littéralement transformé ces 10 dernières années. Petit voyage dans le temps avec Jacques Lefranc, responsable marché Conseil à BCEL Ouest.

Moins d’exploitations, plus de lait. En 2004, 19 109 exploitations laitières bretonnes produisaient 4,61 milliards de litres. Chiffres 2013 : les 13 384 exploitations en activité ont trait 5,12 milliards de litres. Aujourd’hui, les prospectives mentionnent 6 milliards de litres à l’horizon 2025, produits par 4 à 7000 exploitations. Petite division simple : cela ferait 1,2 million de litres par site de production. Soit des ateliers de 120-130 vaches.

Des nuances entre départements

Cette évolution du paysage laitier s’inscrit dans la tendance haute des + 11 % enregistrés ces 10 dernières années (2004-2013). Avec des nuances entre départements selon le degré de saturation (entre autres environnemental) et l’esprit laitier des zones géographiques concernées : + 11 % en Côtes d’Armor ; + 7 % en Finistère ; + 9 % en Morbihan ; + 15 % en Ille-et-Vilaine.
La ferme laitière de 280 000 L en moyenne en 2004 produit aujourd’hui 402 000 L. « On a vu émerger des élevages de plus de 80 vaches. Ces derniers représentent 13 % du total aujourd’hui », a souligné Jacques Lefranc lors de son intervention à la journée Cerel.
L’augmentation de production tient aussi à la performance animale qui enregistre un gain de 500 kg de lait par vache sur les 10 dernières années. « À quantité constante de concentré », précise le conseiller de BCEL Ouest, en mettant en relation le potentiel génétique de la Holstein qui a augmenté parallèlement de + 900 kg de lait sur la période. Il y donc encore de la puissance sous le pied… où plus exactement dans la mamelle. A moins que la réponse ne soit tout simplement dans l’auge ?

Des vaches plus « maïsivores »

Côté alimentation, la vache laitière de 2013 ne mange plus tout à fait la même chose qu’en 2004 : 2 200 kg d’herbe au menu il y a 10 ans ; 1 800 kg en 2013. Cette baisse de la part d’herbe dans la ration tient à la diminution de la surface accessible de 58 ares/VL à 45 ares/VL. Le compte n’y est cependant pas si l’on se réfère à un rendement utile de 8 t MS/ha (3 600 kg/VL). Ce qui laisse supposer une sous-exploitation du potentiel d’herbe.
Cette évolution de régime alimentaire tient aussi à la volonté de sécuriser les stocks : 72 % des éleveurs n’ont pas fermé leur silo en 2012/2013 ; ils étaient 35 % à adopter cette pratique il y a 10 ans. Enfin, le moins de pâturage s’explique aussi par l’agrandissement des troupeaux en lien avec un parcellaire pas toujours adapté et accessible.
D. Le Du


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