Industriels et producteurs dénoncent depuis quelques semaines le retour de la guerre des prix dans la grande distribution et les pressions qu’ils subissent. Les trois parties ont été reçues par les ministères de l’Economie, de l’Agriculture et de la Consommation. Face aux abus relevés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la grande distribution se fait rappeler à l’ordre.
Les produits alimentaires en déflation
Xavier Beulin, président de la FNSEA, était satisfait du ton des ministres au sortir de la table ronde. « Il y a un consensus sur le fait que la France soit en déflation sur l’alimentation, et sur le fait que la guerre des prix entraîne des défaillances d’entreprises », commente-t-il. « Il y a des signaux d’alerte inquiétants, on perd des parts de marché, notamment face à nos voisins proches », analyse Henri Brichart, vice-président de la FNSEA. « En fruits et légumes ou dans la filière animale, on voit des pertes de production, des retards en termes d’innovation et de modernisation », assure-t-il.
Les distributeurs accusent la crise
Le pouvoir d’achat des ménages recule pour la 1re fois depuis 30 ans, selon les distributeurs. « S’il faut augmenter les prix, on ne maintiendra pas la consommation, le consommateur ne l’acceptera pas », relève Michel-Edouard Leclerc, patron de l’enseigne du même nom. Mais la profession, via le syndicat majoritaire, répond qu’ils « ne demandent pas systématiquement des prix en hausse, mais des négociations équitables et le respect des contrats. » Les décrets de la loi consommation, dite Loi Hamon, qui encadre les relations commerciales, seront publiés dans les jours qui viennent. Elles incluront entre autres un volet contrôle et publication des sanctions, histoire de faire peur aux distributeurs, en cas de publicité négative.
