Doté d’un GPS et du pilotage automatique, le tracteur roule presque tout seul dans le champ de cette ferme du Maryland, sur la côte Est des États-Unis. Reportage.
À Little bohemia creek, ferme de Warwick, le travail ne repose plus seulement sur les gestes et savoirs acquis au gré et au labeur des générations. « L’agriculture de précision », qui se répand dans tout le pays, a fait son entrée dans l’exploitation. Grâce au GPS, les tracteurs évitent de passer deux fois au même endroit, économisant temps et carburant. D’autres instruments mesurent la quantité d’eau dans le sol, permettant d’ajuster le système d’irrigation au plus juste. Des capteurs sondent le terrain et indiquent combien d’engrais et autres pesticides doit recevoir telle partie du champ… Les avantages ? Des rendements en hausse accompagnés d’une consommation d’engrais et produits chimiques réduite de 10 à 20 %. « Je ne sais pas si je diminue ma consommation d’azote, mais au moins je le mets au bon endroit », assure Jon Quinn, 48 ans, propriétaire de cette exploitation.
Question de génération
L’utilisation du GPS et de la direction assistée s’est répandue au cours des 15 dernières années dans les grandes exploitations. Les agriculteurs « y gagnent soit en améliorant leurs rendements soit en abaissant leurs coûts, parfois même avec une qualité supérieure », assure un économiste de Purdue university. Quelque 80 % des engins agricoles sont maintenant vendus avec ces outils informatiques.
Pour les technologies plus récentes comme les capteurs de sols ou l’analyse de la cartographie, elles nécessitent une formation ; les résultats sont plus mitigés. Au sein des vignobles et plantations d’agrumes, le laser a déjà trouvé sa place en apportant des renseignements sur l’état de santé des fruits. « La nouvelle génération de producteurs veut avoir accès en temps réel à toutes les données sur leur culture », explique la société basée en Floride, qui a développé cette technologie. Mais équiper tous les engins en capteurs, logiciels et autres GPS a aussi un coût. Les agriculteurs « sont tous sceptiques au début », remarque un vendeur. « C’est vraiment une question de génération. Les plus jeunes, qui utilisent Smartphones et iPads, les adoptent rapidement ».