Pour préserver la qualité des grains et repousser les insectes, il est important de démarrer la ventilation dès la mise en stockage de la récolte de céréales à paille.
La ventilation est la meilleure méthode pour refroidir les céréales stockées, en cellule ou en case à fond plat, et conserver leurs qualités nutritionnelles, sanitaires et technologiques. Il faut donc exploiter rapidement les opportunités climatiques, c’est-à-dire dès que la température de l’air de ventilation est inférieure de 10°C à celle des grains.
Trois paliers de ventilation
La ventilation peut démarrer dès que les gaines sont couvertes de grains pour réduire immédiatement l’activité respiratoire des grains et maîtriser le risque de développement de moisissures. Par ailleurs, abaisser une première fois la température des grains – jusqu’à un niveau voisin de 18-20° – permet de préparer les paliers suivants pour lutter contre les insectes.
Ce premier niveau appelé couramment premier palier, est indispensable pour appliquer une ventilation de refroidissement courant septembre ou octobre et atteindre un second palier voisin de 8-10°C. Ce palier a pour objectif de créer un milieu hostile aux insectes, qui avec les premiers froids cherchent un refuge, et de limiter leur reproduction.
Courant décembre ou janvier, le troisième niveau ou troisième palier de ventilation sert à abaisser la température de la masse de grains à 5°C et même moins, si la température de l’air hivernal le permet. Avec ce troisième palier, il s’agit de créer un milieu très froid qui joue le rôle d’insecticide lors d’un stockage de longue durée de plusieurs mois.
[caption id= »attachment_6512″ align= »aligncenter » width= »800″] Développement des insectes en fonction de la température.[/caption]
Une première ventilation de refroidissement appliquée tardivement, en septembre voire octobre, est préjudiciable à la préservation des qualités nutritionnelles et sanitaires de la denrée stockée. Les grains chauds en provenance du champ ont une activité physiologique d’autant plus intense que leur température est élevée. Cette température reste élevée aussi longtemps qu’il n’y a pas de ventilation avec de l’air plus froid. L’activité physiologique intense consomme ou dégrade les constituants des grains.
L’application d’un premier palier a également pour intérêt de préparer l’abaissement progressif de la température pour éviter les risques de condensation lors d’écarts trop importants (12°C et plus entre la température extérieure et la température de la masse des grains), générant le point de rosé au contact de la surface la plus chaude, c’est à dire dans le stock. Arvalis – Institut du végétal