Trouver la perle rare en termes de variétés est encore plus difficile en bio qu’en conventionnel. Des essais variétaux sont menés en Bretagne. Les associations sont testées avec les protéagineux.
« En bio, nous recherchons des maïs avec une bonne vigueur au départ et un port de feuille étalé pour limiter le développement des adventices. Le rendement et les UFL sont également importants, évidemment », ont expliqué les producteurs présents aux visites d’essais grandes cultures bio, organisées par Initiative Bio Bretagne (IBB) en partenariat avec les Chambres d’agriculture, le 10 juillet en Ille-et-Vilaine.
Trois passages en désherbage mécanique
Sur la parcelle de Yves Colleu à Piré-sur-Seiche, 14 variétés hybrides ont été semées en grandes bandes répétées 3 fois (dans trois blocs différents). Menés par la Chambre d’agriculture 35, ces essais ont pour objectif de cribler les variétés qui peuvent répondre le mieux aux problématiques des producteurs. Avec un précédent « herbe », les maïs sont globalement bien développés et les adventices maîtrisées. « Cette année, j’ai fait trois passages d’outils : une fois la houe rotative au départ, puis la herse étrille et un passage de bineuse », détaille Yves Colleu. Le producteur avait accueilli un essai sur 8 variétés en 2013 qui plaçait en tête la LG 3276 (Limagrain), ayant un indice de 270, grâce au rendement et la note de vigueur au départ.
7 variétés de blé noir à Bain-de-Bretagne
L’après-midi avait commencé par la visite de l’essai de 7 variétés de blé noir chez Jean-Pierre Cloteau, producteur de farine de blé noir et de graines décortiquées à Bain-de-Bretagne. « En blé noir, nos critères de sélection se portent sur le rendement, la possibilité de décortiquer, l’appétence pour les pollinisateurs. Nous recherchons aussi des variétés qui couvrent rapidement le sol. Des relevés d’adventices sont faits sur les essais », explique Sébastien Louarn, de la plateforme agrobiologique d’Initiative Bio Bretagne (PAIS). Outre les essais de Bain-de-Bretagne, des expérimentations sont menées sur ces thématiques à La Prévalaye près de Rennes, à Morlaix (29) et à Pontivy (56).
Associations pois protéagineux-céréales
Les visiteurs ont aussi pu découvrir des essais d’associations pois protéagineux – céréales menés par la Chambre d’agriculture de Bretagne à Retiers. « Nous comparons du pois protéagineux de printemps pur à son association avec du blé, de l’avoine, du triticale ou de l’orge (15% de la dose de semis de céréales en pur et 30%) », détaille Aurélien Dupont, ingénieur d’études grandes cultures bio à la Chambre régionale. Car la culture de protéagineux purs n’est pas facile à mener, particulièrement en bio, du fait de la difficile maîtrise des maladies, ravageurs et adventices.
L’ajout de céréales permet d’améliorer la couverture du sol et de créer des barrières physiques. « La difficulté est de trouver des associations qui arrivent à maturité en même temps. Ensuite, les coopératives bio sont capables de trier les grains après la récolte. Ces derniers peuvent être commercialisés ou autoconsommés. » A l’approche du passage à l’alimentation 100 % bio, la recherche d’autonomie alimentaire, notamment en protéines, est plus que jamais d’actualité. Des associations sur la féverole sont testées dans le Finistère, et sur le lupin en Côtes d’Armor. Des expérimentations s’inscrivant dans le plan Sécuriprot (Sécuriser et augmenter la production des protéagineux grain pour les élevages de l’Ouest) du Pôle agronomique ouest. Agnès Cussonneau