ETA, fin des aides à la mécanisation ?

faucheuse-aide-mecanisation-eta - Illustration ETA, fin des aides à la mécanisation ?

Frédéric Jan, représentant des Entreprises de travaux agricoles, revient sur l’importance de l’enveloppe des subventions du Conseil Régional. Sur la décennie écoulée, ce soutien a permis de moderniser le parc et de créer de l’emploi. Il espère que cette aide va perdurer.

« Depuis 2000, le Conseil Régional aide les entrepreneurs de travaux agricoles à investir dans des matériels répondant aux exigences de la société », rappelle Frédéric Jan, président de l’Union Régionale des Entrepreneurs de Bretagne. Au début, il s’agissait avant tout de moderniser le matériel d’épandage : « rampe à pendillards avec système de réglage du débit en fonction de la vitesse d’avancement, épandage sans tonne, enfouisseur… » Puis, le dispositif fut rapidement complété avec des aides aux matériels de désherbage alternatif : « bineuse, herse étrille, houe rotative. »

En 2005, la Région Bretagne rajoutera le matériel d’entretien du bocage : « débroussailleuses, lamiers, sécateurs, nacelles et petits broyeurs de branches. » Enfin, en 2011, elle décida d’aider l’acquisition de matériels de récolte d’herbe : « faneuse, andaineur, faucheuse, faucheuse – conditionneuse et remorque autochargeuse. » Doté d’un budget annuel de 200 000 € pendant 10 ans, l’enveloppe a été doublée ces deux dernières années afin d’accélérer la modernisation du parc matériel notamment sur les bassins versants « Algues Vertes ».

«Un bon  investissement pour le Conseil Régional»

« En subventionnant l’acquisition de matériels agri-environnementaux, le Conseil Régional a dynamisé l’investissement des entreprises et créé de l’emploi, car il faut bien des hommes pour conduire les machines, tient à rappeler le président Jan. Ainsi 500 000 € de subventions ont été accordés à nos entreprises en 2 ans, ce qui a permis de créer 126 équivalents temps plein. Soit une création d’emplois pour un peu moins de 4 000 € investis : un bon investissement, peut-être l’un des meilleurs de la Région. » Sans compter les gains de productivité pour les exploitations agricoles : « le matériel est utilisé en moyenne par une cinquantaine d’exploitations agricoles, le coût de mécanisation est ainsi maîtrisé pour les agriculteurs. Ces derniers bénéficient en plus d’un fourrage de qualité récolté dans un délai très court car les entrepreneurs investissent généralement dans du matériel grand débit. »

[caption id= »attachment_6070″ align= »aligncenter » width= »300″]Évolution du nombre de salariés (en équivalent temps plein) Évolution du nombre de salariés (en équivalent temps plein) au sein des entreprises de travaux agricoles et ruraux.[/caption]

Frédéric Jan répète que les entrepreneurs sont prêts à relever de nouveaux défis. Il pense par exemple à la restructuration de la filière laitière après l’arrêt des quotas en 2015 : « Produire 6 milliards de litres de lait en 2020, l’objectif est tenable. Mais le facteur limitant sera la main d’œuvre. Le recours à la délégation des travaux des champs peut notamment être une solution. De notre côté, accompagner ce mouvement est possible à condition d’investir… » Mais début 2014, le Conseil Régional a suspendu les aides dédiées à la profession afin de réajuster les enveloppes de ses orientations agricoles, sous l’appellation « Nouvelle Alliance ».

Inquiétude sur l’avenir du dispositif

Des négociations sont en cours pour redéfinir la liste des matériels aidés : guidage GPS, récolte de menue paille… Mais le choix d’investissement se faisant en automne, le représentant des entrepreneurs s’inquiète et rapporte la demande de sa branche : « Un redémarrage des soutiens au plus tard au 1er octobre. »


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