Jeunes Agriculteurs : capter de la valeur sur la distribution

soiree-debat-jeune-agriculteur-agri-distrib-projet-circuit-alternatif - Illustration Jeunes Agriculteurs : capter de la valeur sur la distribution

Capter davantage de valeur ajoutée sur le maillon distribution fait partie des objectifs des Jeunes Agriculteurs. A côté des actions concernant les circuits GMS classiques, le projet Agri’Distrib vise à tester un réseau de distribution alternatif.

Après les OGM l’an passé, les Jeunes Agriculteurs (JA) d’Ille-et-Vilaine ont choisi de débattre du thème de la consommation et de la distribution, à l’occasion de la soirée qui ouvre chaque année la Semaine de l’agriculture. Réunissant des agriculteurs, un élu et un distributeur, la table ronde a été lancée sur un constat. « Les attentes des consommateurs sont de plus en plus diverses et complexes. Ils veulent tout : de la qualité, de la fraîcheur, du prix, de l’information, de la transparence, du service… Mais ces intentions ne se retrouvent pas forcément dans les actes », a commencé Guy Emeriau, responsable boucherie-volaille à Système U Ouest. Inclassable, chaque consommateur est fluctuant dans ses achats, voulant tantôt du prix, tantôt du haut de gamme, se fournissant dans les GMS, les marchés, à la ferme…

10 à 15 % du budget pour l’alimentation

Autre constat : le budget destiné à l’alimentation est beaucoup plus faible aujourd’hui. « Alors qu’il représentait 50 % du revenu d’une famille après la guerre, il ne pèse plus que 10 à 15 % aujourd’hui », chiffre François Thabuis, président JA National de 2012 à 2014. « De nombreux postes d’achats sont prélevés, l’alimentaire est une variable d’ajustement pour les ménages », ajoute Christophe Rousse, producteur de tomates et président de la coopérative Solarenn.

Au vu des difficultés qui minent certaines filières agricoles françaises, « l’enjeu est de ramener de la valeur ajoutée aux agriculteurs. Si on veut installer des jeunes, il faut du revenu », souligne François Thabuis. Les JA souhaiteraient voir davantage de contractualisation s’installer dans les relations avec les GMS ; ils aimeraient aussi que les hausses de charges puissent être prises en compte de manière plus réactive.

Face au combat permanent qui doit être mené avec les GMS, JA national porte le projet Agri’Distrib qui vise à reprendre en main une partie de la distribution alimentaire. « Plusieurs acteurs sont regroupés dans ce défi collectif : Coop de France, les Chambres d’agriculture, Gamm vert, filiale d’InVivo. Des circuits tels que le drive, le e-commerce pourraient être développés. Nous devons continuer à travailler avec les enseignes classiques qui représentent 80 % de la distribution, mais elles doivent partager la valeur », présente François Thabuis.

Au programme ce week-end

La Semaine de l’agriculture se poursuit ce vendredi 22 août par un spectacle comique d’Elian Rabine, à Laillé, à 20 h 30 (10 €, 06 46 71 54 88). Une soirée festive est organisée samedi 23 à Guichen (entrée libre), avec la Zumba des JA, un Moiss Batt Cross nocturne, un concert et un feu d’artifice. La traditionnelle Fête de l’agriculture aura lieu dimanche 24 à Guichen (entrée gratuite), accueillant la Finale départementale de labour et de nombreuses animations. Plus d’infos : 02 23 48 29 54 ou www.ja35.fr

La RHD, autre cible

Apporter davantage de produits locaux dans les circuits RHD (restauration hors domicile) est une autre priorité pour les agriculteurs. Pas toujours simple, vu la réglementation en place, mais de nombreux élus essayent d’intégrer la notion de proximité dans les cahiers des charges. Autre démarche associant des coopératives d’Ille-et-Vilaine, « Coops d’ici » s’adresse au marché de la restauration collective proposant une organisation adaptée aux attentes et contraintes de ce secteur.

D’autres producteurs s’investissent dans la vente directe, mais, même avec plus d’un million d’habitants en Ille-et-Vilaine, le local a ses limites. Le marché des agriculteurs bretons est européen, voire international. D’où l’importance d’obtenir une harmonisation sociale et fiscale en Europe, chère aux syndicats professionnels.

Au final, c’est bien sûr le consommateur qui décide. « Il doit être conscient du rôle qu’il peut avoir en achetant français… L’origine est d’ailleurs une composante davantage prise en compte aujourd’hui. » Aux yeux de Freddy Faucheux, président de JA 35, « la santé et la confiance sont des atouts que nos filières ont à travailler, ainsi que l’axe plaisir lié aux nombreux modèles agricoles français. » Agnès Cussonneau


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