Proposées depuis 3 ans, les IA avec semence sexée progressent. 29 % des génisses laitières sont inséminées avec des doses sexées.
« Les éleveurs choisissent d’inséminer avec de la semence sexée pour éviter les problèmes au vêlage des génisses, limiter les veaux mâles difficiles à valoriser dans certaines races, gérer le renouvellement du troupeau et sélectionner les femelles », résume Pascale Le Mezec, ingénieur à l’Institut de l’élevage, dans une synthèse sur cette technique qui gagne progressivement les campagnes. Plus de 400 000 doses ont été utilisées en 2013.
20 races concernées
Des inséminations avec semence sexée sont enregistrées pour 726 taureaux d’IA appartenant à 20 races. En races jersiaise et montbéliarde, l’activité en semence sexée représente près de 20 % de l’ensemble des inséminations. Côté femelles, des IA sexées sont réalisées dans 19 races de vaches, et on note en particulier 5 000 IA sexées sur des vaches croisées. L’utilisation de la semence sexée diffère selon les races et selon la parité. Dans certaines races laitières, 30 % des génisses sont inséminées en semence sexée. Pour les vaches, c’est variable selon les races : là où la fertilité des vaches est plus faible et leurs risques de vêlages difficiles peu élevés, comme en Prim’Holstein, moins de 3 % des vaches sont inséminées en semence sexée.
Forte probabilité
Pour une meilleure chance de réussite, il faut préférer les génisses, plus fertiles, pour la mise en place de semence sexée, d’autant que les naissances de femelles présentent pour elles moins de risques de vêlages difficiles.
Globalement, les naissances suivant des IA fécondantes en semence sexée codée 2 donnent 90 % de femelles, dans toutes les races. En race charolaise, où 500 veaux sont nés d’une IA sexée contenant de spermatozoïdes Y, 92 % sont des mâles.
Là où la fertilité est plutôt assurée, et où les vêlages sont moins faciles, comme en montbéliarde, 11% des vaches sont inséminées avec de la semence sexée. En race jersiaise où la naissance d’un mâle n’est pas souhaitée, 30 % des génisses et 16 % des vaches sont inséminées avec de la semence sexée.
Après une IA1 sexée, l’IA2 est assurée en semence sexée dans 20 à 35 % des cas, l’IA3 est en semence conventionnelle dans plus de 90 %.
15 % d’écart de réussite
« En 2013, les taux de non retour sont inférieurs de 12-15 % en semence sexée ; l’écart avec la semence conventionnelle est plus fort qu’en 2012 », indique Pascale Le Mezec.
En 2013, avec des effectifs plus importants en nombre d’IA, de taureaux et d’élevages, l’écart de taux de non retour entre IA sexées et conventionnelles apparaît proche de 15 % en races laitières, même sur génisses, alors qu’il était aux environs de 10-12 % l’année précédente. Les taux de non retour en races allaitantes sont plus élevés qu’en races laitières.