Le pressage de la paille de colza se répand depuis une dizaine d’année. Elle apporte une solution pour complémenter la ration.
Il devient de plus en plus fréquent de voir des balles rondes de colza après récolte. La crucifère peut en effet produire entre 3 à 4 tonnes de paille par hectare. Le pressage conduisant à une perte de la moitié de l’andain, reste tout de même quelques 2 tonnes de paille au final.
En mélange à la ration
La paille de colza utilisée dans la ration doit être bien sèche pour une bonne conservation. « Cet apport de fibre dans la ration ne doit pas avoir une part trop importante. Au dessus de 500 g/VL/jour, il y a déconcentration de la ration. L’éleveur est alors obligé d’ajouter du concentré. La paille de colza peut être comparée à celle de céréales au niveau PDI. Les valeurs UF seront par contre 2 fois moins importantes à 0,25 UFL/kg de MS » décrit Guylaine Trou, du pôle herbivores à la Chambre régionale d’agriculture. À noter toutefois que la paille de colza à des teneurs en phosphore plus importantes que sa cousine céréalière, à hauteur de 3 kg environ/tonne de paille. La distribution se fera progressivement et de préférence à la mélangeuse, afin de sortir une ration avec des fibres de 10 cm maximum pour éviter les refus. Un hachage est fortement conseillé si les brins sont de taille supérieure, l’idéal se situant dans les 4 à 5 cm.
Exporter sa paille pour limiter les limaces
Dans les systèmes de culture en non labour ou en semis direct, l’exportation des pailles s’avèrent intéressante sur un autre point : « Je presse ma paille de colza pour limiter les populations de limaces. Une paille non exportée, si elle n’est pas bien éparpillée par la moissonneuse, favorise leur développement. Le colza est une culture longue qui couvre 2 à 3 cycles de reproduction des limaces. Il faut donc trouver des solutions alternatives pour ne pas trop exposer la culture suivante à ce ravageur » explique Hervé Guéguen de l’EARL Le Denn de Botsorhel.
Utilisation en litière
Si la finalité est la réduction de consommation de paille, le colza peut être utilisé en remplacement. Attention toutefois, le pouvoir absorbant de cette dernière est moins intense qu’une paille de céréale. Là aussi, la longueur des brins a son importance : trop long, il y a un risque de blessures sur les trayons. A privilégier donc plutôt pour des génisses. A savoir que pour un état de propreté identique, la consommation de paille de colza sera plus importante que celle de céréale. Fanch Paranthoën