La coopérative couvrant les territoires du Trégor et du Goëlo fête ses quarante années d’existence. Créé en 1974, l’UCPT garde son dynamisme et innove encore et toujours.
Il n’est pas si lointain le temps où, au début des années 70, les producteurs légumiers des Côtes d’Armor ont pris conscience de l’importance d’organiser la commercialisation de la production face aux enjeux économiques de l’époque. Avec une gamme de 4 produits, certains voyaient d’un mauvais œil la mise en place d’un système de cotation, en se disant qu’il n’était pas possible de faire monter les prix de vente des légumes avec un cadran fonctionnant à l’envers. L’UCPT compte aujourd’hui 40 produits à sa gamme et ne cesse d’innover. L’exemple de la modernisation des outils de conditionnement en est la meilleure illustration.
Ainsi, la station de Lédénez à Pleumeur-Gautier réceptionne près de 40 % des artichauts Camus de Bretagne, soit 16 millions de têtes. Cette station, dont la dernière tranche de travaux et la salle de réunion vont prochainement être inaugurées, se veut très réactive en proposant des emballages spécifiques avec des calibres de têtes différents. Cet outil peut aussi accueillir les produits issus de l’agriculture biologique, en constante augmentation car une vingtaine de producteurs ont choisi ce mode de production à l’UCPT.
L’UCPT en chiffre
- 600 exploitations
- 4 stations de conditionnement
- 180 000 t de légumes frais
- 1 700 salariés en exploitations, en serre ou en plein champ
- 110 millions d’euros de CA
- Plus de 40 légumes disponibles en conventionnel, sous certification GlobalGAP ou AB.
Échange entre producteurs
Une des forces de la coopérative se manifeste par les échanges permanents. « Les discussions entre producteurs sont quotidiens, et l’exemple des avancées permises par l’agriculture biologique est significatif. Cette production a contribué à remettre en cause les moyens de lutte insecticide ou les méthodes de désherbage des producteurs conventionnels. De nombreux essais de bineuse permettent de maîtriser les moyens mécaniques. L’utilisation des nouvelles technologies assure également un travail plus précis », souligne Gilbert Brouder, président de la coopérative.
Cet échange constructif donne du dynamisme à la filière. Des nouveaux produits sont actuellement testés sur les parcelles de la région. « 25 ha sont aujourd’hui consacrés à la culture de l’artichaut Cardinal au sein des producteurs de Prince de Bretagne, avec une moitié dans la zone de Saint-Pol-de-Léon, et l’autre sur la région Paimpolaise. Nous essayons d’être le plus réactif possible à la demande de nos clients », selon Anne-Marie L’Aminot, directrice de l’Union qui ajoute « L’UCPT est le premier employeur de la zone, avec 3 500 emplois directs ou indirects. Outre la production, les métiers concernés touchent au conditionnement, au négoce, à la commercialisation et au transport ». La diversité des produits impose enfin une organisation exemplaire de la logistique « Ce ne sont pas moins de 300 camions qui circulent chaque jour sur les routes de France avec des produits Prince de Bretagne. Nous avons su conquérir certains marchés export, comme l’Italie, pays où les producteurs du Sud de la France ne sont pas présents », ajoute Joseph Rousseau, vice-président de l’UCPT et président du Cerafel Bretagne. Fanch Paranthoën