Viande bovine : l’intensification comme levier de rentabilité

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Les femelles non productives ne séjournent pas longtemps sur l’EARL St-Malo, où 1,14 veau est produit par vache présente. À la bonne gestion des effectifs, s’ajoutent de bonnes performances animales. Au final, la production de viande vive atteint 390 à 400 kg vif/UGB.

Aussi bien en mâles qu’en femelles, Thierry Renault joue la carte de la productivité. Basé à Lanrelas (22) sur une SAU de 57 ha, il conduit seul un troupeau de 56 vaches Limousines en naisseur engraisseur (104 UGB). Installé en 1992 avec 185 000 L de lait, il s’est reconverti en viande bovine dix ans plus tard, obtenant 75 PMTVA.

Production photovoltaïque et compost

Pour gagner en autonomie, le producteur met en place du méteil (4,2 ha en ensilage) et des dérobées. Les 3,4 ha de blé sont consommés par le troupeau. 14 ha sont en maïs et 35,4 ha en herbe. En 2009, Thierry Renault a investi dans 310 m2 de panneaux photovoltaïques (36 kW) en agrandissant son bâtiment. Il produit également lui-même du compost. « 360 tonnes de fumier sont passées dans l’épandeur, donnant au final 120 t de compost. 40 t sont exportées et 80 t restent sur l’exploitation », chiffre l’éleveur.

Vêlages avant réforme

Côté reproduction, en moyenne sur 4 ans de 2011 à 2014, le producteur obtient 1,14 veau par vache présente (67 vêlages dont 17 primipares, soit 25 % de renouvellement). Une bonne part des vaches vêle avant d’être réformée, et 10 à 12 veaux sont vendus à trois semaines, principalement des femelles car le producteur souhaite remplir son atelier de taurillons de 30 à 32 places. « Pour le renouvellement, une vingtaine de femelles sont gardées, un nombre maximal par rapport à la surface de mon exploitation », a présenté Thierry Renault lors d’une porte ouverte Innov’Action sur son exploitation en juin dernier.

« Le choix des veaux à vendre est fait à la naissance, et les réformes sont rentrées en bâtiment et mises à l’engraissement aussitôt. Les vaches dont le veau est mort ne sont pas non plus gardées. Elles sont vendues en moyenne deux mois après la perte du veau. » L’intervalle vêlage – vêlage est maîtrisé à 369 jours – alors que la moyenne bretonne dépasse 380 jours. « Pour des raisons sanitaires, les vêlages sont groupés de fin juillet à début octobre, avec plus de 60 % en août. Les vaches vêlent dehors, mais sont rapatriées dans le bâtiment en cas de souci. » La mortalité n’est que de 4,5 % sur l’exploitation.

Label Rouge et engraissement des JB

Adhérent au Label Rouge Limousin, le producteur y place un maximum de femelles. Sur la période 2011-2013, 35 animaux ont emprunté cette filière avec un âge moyen de 56 mois et un poids de carcasse de 412 kg. Le prix moyen payé au kg a été de 4,61 € sur cette période. Pour réduire les coûts d’enlèvement, les départs des mâles sont regroupés. En 2014, 30 JB ont été vendus en moyenne 1 947 €/animal (494 kg de carcasse).

Échographies

À partir de mi-octobre, la reproduction est assurée par deux taureaux, dont un utilisé sur un lot de 20 jeunes femelles. Les génisses sont toutes inséminées et sont réformées après deux IA ayant échoué. Les vaches sont rentrées en novembre en stabulation, et des échographies sont réalisées en mars. « Les femelles n’étant pas gestantes avant fin décembre sont généralement réformées, pour maintenir un groupage des naissances. » Les veaux sont nourris sous la mère et complémentés. En hiver, vaches et veaux ont accès à l’auge qui contient du maïs, du méteil et du correcteur azoté pendant la phase de reproduction, puis du maïs et de l’ensilage d’herbe sans correcteur. « En fin d’hiver, les vaches sont rationnées avec de la paille et du foin. »

Les mâles sont sevrés fin avril. « Ils restent en bâtiment quand leurs mères sortent à l’herbe. La ration d’engraissement contient du maïs, du correcteur azoté, des céréales et du foin. » Vendus à 19,5 mois, les JB affichent des GMQ de 1 350 g/jour de vie. Globalement, la production ramenée en kg vif/UGB est de 390 à 400 sur l’exploitation, alors que le repère donné en système naisseur engraisseur est de 350 kg. Une belle performance.
Agnès Cussonneau


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