Des éleveurs cherchent à mieux valoriser l’herbe du littoral

sebastien-lemoine-pierre-yves-le-bozec-environnement-valoriser-herbe-littoral - Illustration Des éleveurs cherchent à mieux valoriser l’herbe du littoral

L’association Cap 2000 tenait son assemblée générale la semaine dernière à Vannes. L’occasion d’évoquer les diagnostics bactériologiques, notamment des exploitations agricoles.

Quatre nouvelles exploitations ont opté pour un accompagnement cette année par l’association Cap 2000. Elles sont concernées par l’épandage d’effluents dans la zone 200-500 mètres du littoral et bénéficieront, comme 177 autres, de dérogations dans le cadre du respect des bonnes pratiques agricoles et conchylicoles (dérogations pour les fumiers bovin, ovin caprin et effluents bovins dilués et traités issus de l’exploitation). Objectif : éviter les pollutions bactériologiques qui affectent les fermes conchylicoles en aval. Deux de ces 4 élevages pâturent des prés-salés. Ils seront probablement intéressés par le travail initié par un groupe d’agriculteurs de la région de Port-Louis Belz qui cherche, depuis peu, à obtenir des références sur la valorisation de l’herbe dans les zones humides littorales. « Les seules données dont nous disposons proviennent d’études réalisées en Normandie »,

déplore Philippe Le Dressay, agriculteur à Vannes. « En réalisant des analyses au printemps, en été et en automne, ces éleveurs espèrent obtenir des données fiables sur la valeur alimentaire de l’herbe pâturée ou fauchée ». Ces zones enherbées, entretenues par le pâturage, sont des zones tampons pour les conchyliculteurs. D’une manière générale, les exploitants du littoral recherchent un espace d’échange technique du fait de leurs contraintes spécifiques (qualité des sols, morcellement des terres…). Le devenir de leurs exploitations d’élevage à 10 ans leur semble souvent compromis.

Diagnostics bactériologiques en exploitation

Cap 2000 poursuit les diagnostics bactériologiques. La baie de Plouharnel a fait l’objet d’une attention particulière, cette année. 10 exploitations, dont cinq en bovins lait, du bassin versant de la baie, ont été diagnostiquées, l’an dernier, en partenariat avec les collectivités locales. Les risques liés aux bâtiments et à ses abords, les accès aux points d’eau, les épandages et le pâturage sont passés au crible. « L’achat de matériel nécessaire à la suppression des risques peut être pris en charge par le Syndicat mixte du Loc’h et du Sal », rassure Pierre-Yves Roussel, animateur de l’association.

L’identification des sources de pollution reste l’un des principaux objectifs de l’association. « Les  problèmes détectés dans les baies proviennent souvent de zones urbaines où les soucis d’assainissement n’ont pas été réglés », déplore Sébastien Lemoine, président de Cap 2000. Entre la détection et la réalisation de travaux, il y a un pas, parfois difficile à franchir. « C’est une situation qui date mais on note quand même une prise de conscience ». Malgré un doublement de la taxe d’assainissement si les travaux ne sont pas réalisés, les propriétaires (particuliers) préfèrent parfois ne pas investir, compte tenu du montant de l’investissement de réhabilitation.

Apparition du phytoplancton toxique

Depuis 1998, le réseau Écoflux, fondé dans le cadre d’un partenariat entre le Conseil général du Finistère et l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM), s’attache à décrire la variabilité à l’échelle hebdomadaire des concentrations en sels nutritifs (nitrates, phosphates et silicates) dans les eaux de surface de 13 rivières du Finistère, afin de mieux comprendre les mécanismes d’apparition du phytoplancton toxique dans les eaux littorales. Véritable réseau de science participative, Écoflux implique des bénévoles et des élèves d’établissements scolaires agricoles dans les prélèvements d’échantillons d’eau de rivière pour une meilleure compréhension des apports continentaux via les rivières.

Analyses des sels nutritifs

L’association propose également un soutien technique aux conchyliculteurs et aux pêcheurs à pied professionnels en poursuivant ses observations de phytoplancton en baie de Plouharnel et sur la rivière de Pénerf. « Nous démarrons les analyses de sels nutritifs (nitrate, phosphate, silicate) sur le modèle Ecoflux (voir ci-contre), et les analyses de PH de l’eau de mer, en partenariat avec l’UBS-Université Bretagne-Sud », indique Pierre-Yves Roussel. Le réchauffement climatique peut avoir un effet sur l’acidité (PH) et donc sur la formation des coquilles. Bernard Laurent


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article