La FDSEA communique sur les difficultés rencontrées dans toutes les filières.
Le mois de septembre est synonyme de rentrée pour beaucoup. C’est le moment qu’a choisi la FDSEA pour alerter sur des situations difficiles dans de nombreuses productions bretonnes. Ainsi, ce sont des sujets d’actualités qui ont été présentés. L’embargo russe sur les produits agricoles européens est le fait média le plus discuté. Le porc subi cet embargo depuis janvier. Les pertes sont aujourd’hui estimées à 15 €/porc ce qui représente un manque à gagner de 70 000 € en moyenne par élevage. « Nous sommes d’autant plus touché sur ce secteur de la viande porcine du fait de l’arrêt de l’abattoir de Lampaul-Guimiliau », estime Thierry Merret , président de la FDSEA.
Propos étayés par David Louzaouen, secrétaire général des jeunes agriculteurs : « Le Finistère est le premier département de production de porcs en France, et le bassin de production de Landvisiau est le plus important après celui de Saint-Brieuc. Nous nous rendons compte que les porcs invendus aujourd’hui proviennent du Nord-Finistère. Auparavant, le transport de chaque animal coutait 1€. Ce montant a triplé depuis du fait de l’éloignement des sites d’abattage. C’est à se demander si toutes les manifestations et les nuits de soutien au site de Gad ont été perçus auprès de notre gouvernement. ».
Le secteur de la volaille, très préoccupant lui aussi, est dans une conjoncture difficile : les vides sanitaires s’allongent et il manque aux producteurs 2 €/m² pour équilibrer les coûts de production. « La production bretonne n’a pas à rougir de la qualité de ses produits. Nous savons faire aussi bien et même mieux que les brésiliens. Il faut trouver des compensations suite à la fin des restitutions, peut-être au niveau des primes Pac ? » se demande André Quenet, vice-président de la FDSEA et président de la section avicole. Et ce dernier n’oublie pas de rappeler que les volaillers travaillent avec un parc de bâtiments devenu vétuste, de plus de 25 ans.
Des progrès environnementaux
Un appel est lancé au ministère de l’Écologie « Nous demandons à ce que les efforts produits soient reconnus. La concentration en nitrate des eaux de Bretagne a diminué de 30 %, avec des teneurs moyennes de 36 mg/L. Nous sommes la seule région en Europe à avoir de tels résultats. Il devient donc urgent de lever les contraintes imposées sur les bassins versant contentieux qui sont eux aussi en dessous de la norme légale. Appliquons le principe Anglais « one in, two out » : pour une loi votée, deux lois supprimées », explique Jean-Marc Quiniou, président de la commission environnement, et Thierry Merret d’ajouter « La déclaration de flux d’azote reçue récemment et auquel la FDSEA s’oppose, ajoute encore sur la pression administrative des exploitations. Il s’agit en plus d’un doublon avec ce qui est existant, à savoir les plans de fumure prévisionnels et les cahiers de fertilisation. Tout est toujours polarisé sur la Bretagne, alors que les autres régions françaises découvrent aujourd’hui ces contraintes. »
Optimisme de Thierry Merret
« Il faut aller de l’avant, ne pas baisser les bras. Certaines idées de nos politiciens sont bonnes, mais avant d’arriver sur le terrain elles passent par un décret, un arrêté puis une circulaire qui les rendent souvent inapplicables. Il y a 20 ans, l’administration nous aidait, et nous avons l’impression qu’elle nous noie par sa lourdeur aujourd’hui. »
Origine des produits
Le syndicat met aussi l’accent sur la qualité des productions locales. « Le consommateur doit être informé de la provenance des marchandises. Il est très frustrant de trouver des tomates d’origine marocaine estampillée française. Acheter local, c’est contribuer à l’emploi de notre région. Dans le domaine de la restauration hors foyer, notamment des cantines, on voit souvent des repas biologiques proposés aux enfants. Mais que penser des autres repas servis le reste de la semaine avec des denrées d’origine étrangères ? » se questionne Sébastien Louzaouen, président des JA. Fanch Paranthoën