Yann Rolland valorise bien les prairies à proximité de l’étable et réalise ensilage et foin grâce à l’investissement en commun dans du matériel de récolte. Il ouvre ses portes mardi.
À l’installation en 2002 à Saint-Barnabé, Yann Rolland a effectué des échanges parcellaires avec deux voisins pour 17 ha. « Cela me permet de bénéficier de 32 ha accessibles, environ 90 ares par vache, sans que les animaux n’aient besoin de traverser une route. Les parcelles les plus proches sont réservées aux laitières », précise-t-il. Aujourd’hui, 42 ha sont en prairie. La moitié en traditionnel ray-grass anglais – trèfle blanc. « Sur l’autre moitié, les terres les plus séchantes, je sème de la fétuque élevée et du trèfle violet. C’est un type de prairie qui sert à faire du stock : la 1re exploitation de la fétuque doit toujours être une fauche sinon elle durcit. Et puis elle résiste mieux l’été. »
[caption id= »attachment_5601″ align= »aligncenter » width= »300″] Efficacité économique.[/caption]
Avec son frère installé à proximité, Yann possède tout le matériel pour valoriser la pousse de l’herbe hors pâturage : faucheuses conditionneuses, faneuse, andaineur, ensileuse, presse… « Pour pouvoir réagir vite dès qu’une fenêtre météo le permet. D’ailleurs, 80 % des surfaces en herbe sont fauchés au moins une fois par an et récoltés en foin ou ensilage : cela augmente le rendement des prairies qui doit atteindre 8 ou 9 T de matière sèche à l’hectare. »
La fétuque sous le ray-grass dans le silo
« Je fais un ensilage d’herbe un peu plus « dur » qui convient bien aux allaitantes. Si besoin, je n’hésite pas à repousser le chantier de 15 jours, même si la maturité évolue, pour profiter d’une bonne fenêtre météo de 3 ou 4 jours. Généralement, tout est fauché dans la même journée. Placée en-dessous, la fétuque, plus sèche, absorbe les jus du ray-grass anglais, plus lourd et plus humide, qui vient au-dessus du tas. »
Un trèfle envahissant
Avec l’expérience, Yann arrive à fermer le silo de maïs « souvent dès avril. » Pour une réouverture en août, non pas par manque d’herbe disponible, mais plutôt « à cause de l’excès de trèfle » : « Mes prairies en sont naturellement envahies. Quand les bouses deviennent trop liquides, que les vaches commencent à fondre, je sais qu’il y a excès d’azote soluble qu’il est temps de rapporter de l’énergie avec le maïs ensilage. » Il ne faut d’ailleurs pas tarder à rééquilibrer la ration, car « si je laisse traîner, la repro se dégrade, il y a de la mortalité embryonnaire. » Un problème que l’éleveur prend au sérieux puisque le renouvellement est un point faible de l’élevage : « J’ai en moyenne 80 % de mâles. Cela m’oblige à acheter régulièrement des vaches en lait. Avec les difficultés que cela implique : je récupère parfois des animaux nerveux ou très longs à traire, sans oublier la difficulté de la gestion sanitaire liée aux entrées dans le cheptel… » Pour autant, au fil du temps, Yann Rolland a trouvé un système dans lequel il se sent à l’aise, avec un peu de méteil, « la soupape de sécurité en cas de manque de stock en fin de printemps », et de betteraves pour répondre à la MAE qu’il a signée. Économiquement seul, il sort un EBE de 70 100 €. Toma Dagorn
Porte ouverte
Dès 11 h, mardi 30 septembre à Blanlin en Saint-Barnabé (tour des prairies à 14 h avec le Cédapa). Infos : 02 96 74 75 50