À l’appel de la Confédération Paysanne 35, une action a été menée vendredi dernier pour aider une agricultrice de La Boussac à se réapproprier les terres dont elle est privée depuis un an.
Bénéficiaire de l’attribution de 3,6 hectares par la Safer, Eglantine Touchais, agricultrice dans le nord du département, n’a pas pu exploiter ces terres car les procédures de vente n’ont pas abouti à ce jour. « Notaire, Safer, propriétaire, acquéreur notifié : personne ne bouge ! Nous dénonçons cet immobilisme, l’impuissance de la Safer et l’abus de pouvoir du notaire qui permettent aujourd’hui à un agriculteur peu scrupuleux d’exploiter ces terres qui ne lui reviennent pas ! », ont déclaré les syndicalistes.
Fortement prioritaire
Et d’ajouter : « Il nous semble qu’un notaire ne doit pas outrepasser ainsi ses fonctions, qu’un vendeur doit se soumettre aux institutions qui portent l’intérêt général et qu’un agriculteur qui exploite déjà plus de 100 hectares n’a pas à se servir des limites institutionnelles de la Safer pour s’agrandir. » Pourtant, Eglantine Touchais est fortement prioritaire. Paysanne sur une ferme de 12 hectares avec un atelier de transformation laitière, elle doit agrandir la surface de l’exploitation pour préserver sa viabilité.
Les membres de la Confédération Paysanne ajoutent que : « La terre agricole a un statut particulier. Les propriétaires n’en font pas ce qu’ils veulent, ne spéculent pas comme ils le souhaiteraient et certaines règles permettent encore au droit public d’intervenir. La Safer est un de ces instruments de régulation. Une préemption a eu lieu sur ces terres et elle doit être respectée. »
Une délégation chez le notaire
Une délégation s’est rendue chez le notaire chargé du dossier afin d’échanger et de faire progresser la procédure. Ce dernier a accepté de fournir le projet d’acte de vente, ce qu’il n’avait pas fait depuis 1 an. Le document a été transmis à la Safer qui en a besoin pour la suite de la procédure. La Confédération Paysanne espère désormais une résolution rapide du dossier. « La terre est notre outil de travail, c’est pourquoi nous resterons attentifs à sa destination », précise le syndicat.