Labeliance : un fonds d’investissement au secours de l’installation

patrice-drillet-gerald-evin-labeliance-installation-jeune-elevage-porc - Illustration Labeliance : un fonds d’investissement au secours de l’installation

Labeliance, un fonds d’investissement extérieur à l’agriculture, facilitera, au besoin, l’installation des jeunes de la Cooperl.

« Pour renouveler les générations, installer des jeunes hors cadre familial sans tendre vers un système intégré, il nous fallait une solution », explique Patrice Drillet, président de la Cooperl. Comment financer des installations qui peuvent atteindre 1 à 2 millions d’euros ? « Solliciter le grand public, comme dans le cas des Amap, est illusoire pour de tels montants. Le groupement n’a pas non plus vocation à financer des installations et à détenir des élevages ».  Une solution semble trouvée, avec l’arrivée dans le secteur porcin, du fonds d’investissement Labeliance qui propose d’apporter l’équivalent des 10 à 20 % d’autofinancement réclamés par les organismes bancaires. « C’est un apport qui s’inscrit en haut de bilan », rassure Gérald Evin, président du fonds. Il s’agit donc d’une entrée dans la société. Labeliance est associé, au sens juridique, de la société du jeune éleveur. « Qui reste libre et patron chez lui », reprend Patrice Drillet. Au bout de 10 ans, le fonds d’investissement sort de la société et l’éleveur rembourse le montant de l’apport à un prix défini à l’avance. Le groupement Cooperl s’engage à suivre la période post-installation, notamment au niveau technique. Elle apporte également, via la création d’un Gufa (groupement d’utilisation de financement agricole), l’équivalent d’1 % du montant apporté par le fonds d’investissement.

Un signe positif

Le président de la Cooperl se réjouit d’avoir, désormais, une solution à proposer aux jeunes désireux de s’installer. « Nous devons aussi anticiper, en échangeant avec les futurs cédants, plusieurs années avant le départ en retraite ». Le nouveau partenariat est vu, par les responsables du groupement, comme un signe positif donné aux jeunes. « Nous croyons à l’avenir de la production ». Un partenariat qui ne remet pas en question, selon eux, les relations avec les organismes bancaires. Le fonds d’investissement connaît le secteur dans lequel il s’engage, à raison de deux à trois dossiers par mois, toutes activités agricoles confondues. Le modèle économique est solide. Peu de jeunes installés abandonnent le métier, ce qui est loin d’être le cas dans d’autres secteurs d’activité. Patrice Drillet imagine une extension aux autres groupements de producteurs. « Il n’y a aucun contrat d’exclusivité entre nous. Tant mieux si d’autres structures porcines nous emboîtent le pas. L’essentiel est d’aider des jeunes à s’installer dans notre production ». Bernard Laurent


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